Après près de douze mois d’interruption, l’eau potable est de nouveau disponible dans les ménages de la commune de Salikégné, localité située à environ 33 kilomètres au sud-est de Kolda, à la frontière avec la République de Guinée-Bissau.
À l’origine de cette longue pénurie, un dysfonctionnement du système de gestion du forage, principalement lié à la faiblesse du recouvrement auprès des abonnés, ayant entraîné une rupture de l’approvisionnement en carburant indispensable au fonctionnement du groupe électrogène assurant le pompage de l’eau.
Face à cette situation critique, la municipalité de Salikégné, dirigée par le maire Maciré Souané, est intervenue une fois de plus pour appuyer l’ASUFOR (Association des Usagers de Forages Ruraux), en débloquant une enveloppe de 800 000 francs CFA destinée à l’achat de gasoil. Cette contribution a permis la remise en marche du groupe électrogène et la reprise effective de la distribution de l’eau depuis un peu plus de deux semaines.
« Notre principal problème est d’abord lié au faible taux d’abonnements des ménages. Sur une population d’environ 5 000 habitants, sans compter les villages environnants raccordés à ce même forage, le nombre d’abonnés reste très limité. Cela ne permet pas de couvrir les charges liées à la consommation de carburant. À cela s’ajoutent d’importantes difficultés dans le recouvrement », se désole le maire Maciré Souané.
Selon l’édile, cette situation aurait pu être évitée si les populations avaient respecté les termes du système revolving mis en place par la municipalité lors de la réhabilitation du forage en 2013. Ce mécanisme prévoyait une contribution de 5 000 francs CFA par ménage afin de faciliter les branchements sociaux et d’augmenter le nombre d’abonnés.
« Nous sommes intervenus à plusieurs reprises pour soutenir l’ASUFOR et consolider les efforts. Malheureusement, les fonds mobilisés dans le cadre de cette initiative n’ont pas été intégralement remboursés, ce qui a empêché la seconde cohorte de ménages d’en bénéficier. Malgré cela, nous avons poursuivi les efforts avec l’achat de 50 nouveaux compteurs pour promouvoir les branchements sociaux », a expliqué le maire de Salikégné.
Récemment, l’ASUFOR a fait l’objet d’une redynamisation, intégrant désormais les associations locales et les mouvements de jeunesse dans sa gouvernance, dans une approche inclusive et participative visant à assurer une gestion plus efficace et durable du système d’adduction d’eau.
Toutefois, malgré cette nouvelle dynamique, certaines voix s’élèvent pour proposer une gestion privée du forage. Une option que le maire aborde avec prudence.
« Il est vrai que dans certaines localités la gestion de l’eau est confiée à des privés. Mais il faut aussi reconnaître que cela ne fonctionne pas partout. C’est pourquoi nous avons préféré miser d’abord sur la révision du réseau afin de détecter d’éventuelles fuites, et sur l’augmentation du taux d’abonnements pour améliorer les recettes et garantir un fonctionnement continu du forage », a-t-il souligné.
La situation de Salikégné illustre une problématique largement répandue dans de nombreuses localités rurales : faible taux d’abonnements, difficultés de recouvrement et groupes électrogènes fortement consommateurs de carburant. Autant de facteurs qui conduisent, malgré la présence d’infrastructures hydrauliques, à l’abandon progressif de nombreux forages.
Seydou Diatta -Emedia Kolda








