Dans un communiqué du ministre secrétaire général de la présidence de la République, la Guinée a décidé, à compter du 18 juillet 2023, de suspendre sa participation à l’Organisation pour la mise en valeur du Fleuve Sénégal (OMVS) qu’elle partage avec le Mali, la Mauritanie et le Sénégal.
Selon cette même source, les plus hautes autorités guinéennes ont constaté, avec regret, que les préoccupations et les intérêts stratégiques de la Guinée ne sont pas toujours pris en compte par ladite organisation, depuis sa création.
Conakry reproche également à l’OMVS le retard dans le financement du barrage hydro-électrique de Koukoutamba, situé dans la préfecture de Tougué (nord). Les autorités guinéennes trouvent aussi que leur pays est sous-représenté au sein des instances de l’OMVS.
L’un dans l’autre, le communiqué note que la Guinée tient à être « respectée par les organisations auxquelles elle appartient » eu égard à son implication dans « la libération de plusieurs pays africain » et dans la « création et la défense de plusieurs organisations sous-régionales ».
Pour rappel, la Guinée est devenue le quatrième pays membre de l’OMVS quand elle a rejoint, en 2006, l’organisation qui était formée, à sa création, du Sénégal, de la Mauritanie et du Mali.
L’OMVS est l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal créée en 1972. Mais avant elle, les Etats membres s’étaient regroupés pour créer une structure un peu similaire qui s’appelait l’Organisation des Etats riverains du Sénégal (OERS). L’OERS a été créée en 1969 à Labé (Guinée) par quatre chefs d’Etat, respectivement Sékou Touré de la Guinée, Modibo Keïta du Mali, Léopold Sédar Senghor du Sénégal et Ould Daddah de la Mauritanie.
À causes des problèmes politiques de l’époque, notamment entre le chef d’Etat guinéen et ses homologues qui avaient des orientations idéologiques un peu différentes, l’organisation a connu des difficultés au point où elle a été dissoute. C’est en 1972 qu’une nouvelle organisation appelée l’OMVS a été créée, mais cette fois-ci sans la Guinée mais avec le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. En 2006, la Guinée a fait son retour dans l’organisation.
Dans le cadre du Projet portant programme de gestion des ressources en eau et de l’environnement du bassin du fleuve Sénégal, le haut-commissaire de l’Omvs d’alors, Mohamed Salem Ould Merzoug, et le ministre de l’Hydraulique et de l’Energie de la République de Guinée, M. Mory Kaba, avaient procédé à la signature d’un protocole de coopération avec la République de Guinée. Celui-ci, qui fait suite aux recommandations de la 13ème Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement tenue à Nouakchott, les 20 et 21 mai 2003, annonçait déjà le retour de la République de Guinée au sein de la famille Omvs.
Il s’agissait de deux accords portant création d’un Conseil interministériel et d’une Commission technique et juridique de Coopération entre l’Omvs et le République de Guinée. La signature dudit protocole avait eu lieu au siège du Haut-Commissariat de l’Omvs à Dakar, en présence de Macky Sall, ministre sénégalais des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique, qui représentait ses homologues du Mali et de la Mauritanie.