Le référentiel des politiques publiques du régime Diomaye-Sonko a été présenté le 14 octobre dernier. Le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération l’a ouvert au Jury du dimanche. Abdourahmane Sarr expose les différences entre Sénégal 2050 et Pse, aborde la question du Fmi, du financement…
Il est chargé de mettre en exécution la politique économique du pays. Et, dans le déroulement du nouveau référentiel Sénégal 2050 présenté le 14 octobre dernier, à Diamniadio, Abdourahmane Sarr a un rôle important à jouer. Invité du Jury du dimanche, il est revenu sur ce «Projet» Diomaye-Sonko. «Le nouveau référentiel traduit le projet pour lequel le président de la République a été élu. Il s’agit d’une stratégie opérationnelle pour la transformation systémique. En effet, pendant les 60 dernières années, c’est l’Etat central qui a essayé de mener le développement», a dit le ministre de l’Economie, du plan et de la coopération. Selon lui, «la transformation systémique» engagée par le nouveau régime met les privés en avant avec et l’Etat qui va l’appuyer pour une économie compétitive.
«Ce que le Pse n’a pas réussi»
Le Plan Sénégal émergent (Pse), en revanche, souligne-t-il, «a voulu opérer une transformation structurelle de l’économie par son industrialisation, la productivité de l’agriculture», entre autres. Ce que ce référentiel de Macky Sall «n’a pas réussi», selon lui. «Ce qui a fait défaut au Pse, c’est une focalisation sur les investissements publics et l’endettement sans s’être préoccupé de la compétitivité de l’économie sénégalaise. Lorsque vous avez des déficits budgétaires élevés, c’est la demande publique qui augmente certes pour des infrastructures. Lorsque votre économie n’est pas productive, cette demande se retrouve à l’extérieur, en ce sens qu’elle se traduit en des importations. Vous allez avoir un compte courant de la balance des paiements qui va être déficitaire parce que vous n’exportez pas assez. Tout ce que vous consommez, y compris vos investissements en infrastructures que vous faites, doit être financé. Donc, vous le financez par la dette extérieure, et ça ce n’est pas pourvoyeur d’emplois», a ajouté l’ancien directeur du Centre d’études pour le financement du développement local (Cefdel), un think tank basé à Dakar.
«La pression fiscale peut ne pas être ressentie…»
Sénégal 2050 s’appuie principalement sur un financement endogène. Et donc, sur les recettes fiscales. Le ministre de l’Economie tente de rassurer sur la peur de la pression fiscale qui, selon lui, est au tour de 18, 19% du Pib et qui demeurera. «Si nous menons les réformes nécessaires, élargissons l’assiette, réduisons les taux et formalisons nos entreprises, il est tout à fait possible d’avoir une pression fiscale qui ne soit peut-être pas ressentie par les entreprises. A un niveau de 22%, cela vous donne beaucoup plus de possibilité», a-t-il assuré, soulignant que «l’Etat va toujours être là».
Par Hamath KANE
Pape Doudou Diallo (Photo)