Entre 2016 et 2017, de nombreuses localités du département de Podor ont été rétablies dans leur droit à l’électricité. Mais pour ce faire, cette mission de connecter le reste des localités qui n’avaient pas jusque-là l’électricité a été confiée à la Compagnie maroco-sénégalaise d’électricité (Comasel). Le bonheur d’avoir de l’électricité chez les populations a été de courte durée car les mois suivant l’installation, elles sont confrontées aux recharges mensuelles obligatoires. Depuis sept ans, les clients mènent le combat contre la recharge mensuelle obligatoire pour arriver à une harmonisation des tarifs avec la Senelec.
En 2017, la Compagnie maroco-sénégalaise d’électricité a achevé presque l’électrification des localités des communes rurales du département de Podor. Une joie immense pour des populations qui portaient des brassards rouges et organisaient des marches pour réclamer leur droit à l’électricité. Une joie qui s’est effritée dès les premiers mois après l’installation de l’électricité dans les foyers, ateliers et lieux de commerce. Car les populations se sont rendues compte qu’elles sont obligées chaque mois de payer la recharge même si leur compteur affiche des kilowatts inépuisés mais les responsables de la Comasel avancent que le contrat qui les lie fait bien état de cette obligation. Pour mettre fin à cette situation qui fait qu’elles paient plus cher l’électricité que nulle part ailleurs au Sénégal, le mouvement ko henn min njeeya (nous en faisons partie) qui mène depuis des années le combat et la compagnie promet de leur faire passer à woyofal. Des promesses qui tardent à être réalisées.
Recharges mensuelles obligatoire, le point de discorde
Lors de la consultation publique organisée à Saint-Louis au mois de juin 2022 en présence des maires de communes concernées par la Comasel, le concessionnaire, l’autorité de régulation et l’administration pour déterminer les tarifs durant la période 2021- 2025, le président de la Commission de régulation du secteur de l’énergie (Crse), Ibrahima Amadou Sarr déclarait : « il n’est pas normal que les populations rurales paient plus cher (l’électricité) que les populations urbaines ». Ainsi M. Sarr concluait son propos en annonçant une harmonisation des tarifs avec la Senelec dans les meilleurs délais. Plus d’un an après et depuis 2016, les clients de la Comasel dans le département de Podor restent à leur faim. Ainsi, jusqu’à la prochaine recharge au mois de décembre la recharge mensuelle obligatoire de 7.266 francs pour 67 Kw de la formule d’abonnement S4 et 2.000 francs pour 12kw de S1 est de rigueur. Sur la revendication de la réduction des tarifs par les clients bénéficiaires d’électricité avec le concessionnaire, Comasel, le chef d’agence de la Comasel Ndioum, M. Diallo explique « la recharge obligatoire est mentionnée dans le contrat de concession signé avec l’état du Sénégal » tout en assurant qu’elle allait disparaitre bientôt sans préciser de date. Le chef d’agence d’indiquer que la recharge obligatoire mensuelle serait due aussi « aux importants investissements consentis par la Comasel pour permettre aux populations d’accéder à l’électricité ». La recharge obligatoire mensuelle toujours maintenue et Adama Diéya, coordonnateur du mouvement Ko henn min njeya (nous en faisons partie) qui porte avec d’autres clients le combat pour l’harmonisation des tarifs avec la Senelec surtout pour disposer des compteurs woyofal déclare « la recharge mensuelle obligatoire de l’électricité est toujours de rigueur chez nous les clients de Comasel. Nous avons trop attendu sa fin mais en vain ». Ils sont nombreux comme Adama Diéya, des clients de la Comaselà ne pas se lasser pour dénoncer la cherté de l’électricité car, dans de nombreux ménages, ateliers et commerces, le malheur des recharges mensuelles obligatoire ne vient pas seul. Chaque mois, ils doivent débourser deux à trois fois le montant de 7.266 francs pour continuer à avoir du courant.
Après des années de revendication pour leur droit à l’électricité, les clients de Comasel dans le département de Podor ont une seule revendication : « payez ce qu’elles ont consommé » et cela passera par une harmonisation des tarifs de leur électricité à ceux de la Senelec et même de disposer de compteur woyofal. pour un meilleur service et de l’électricité moins chère.
Demba NIANG, (Correspondant à Podor)