Le rendez-vous du groupe Emedia dédié aux candidats déclarés à l’élection présidentielle de février 2024 a reçu, ce vendredi, Aminata Touré. Ancien ministre de la Justice et également ancien Premier ministre, elle a été interrogée sur la suppression de la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI). En effet, les députés ont adopté, jeudi soir, la loi supprimant la CREI et mettant en place un pool judiciaire financier (PJF) comprenant notamment un parquet « spécialement compétent » sur la criminalité financière et formé de magistrats spécialisés.
En réponse à cette interpellation, elle a rappelé que la suppression de la CREI est un vieux projet. « 8 ans derrière, c’était le même débat. Tout le monde était d’accord qu’il n’y avait pas un double degré de juridiction. On ne pouvait pas faire appel. Maintenant, pour moi, la vraie question c’est est-ce que le parquet financier va faire le travail ? », s’est-elle interrogée. Donc, souligne Mimi Touré, le plus important, c’est la volonté politique et une justice indépendante qui va permettre au parquet financier de faire faire correctement son travail.
« Pour avoir une justice indépendante, il faut changer la carrière des magistrats. Tant que ça dépend du président de la République, ça ne peut pas changer. Il faut un comité souverain au sein du conseil supérieur de la magistrature qui va gérer la carrière des magistrats. Le président ne doit pas avoir une influence sur la carrière des magistrats. En résumé, il faut une indépendance vis-à -vis de l’exécutif », a-t-elle dit. Toutefois, la candidate de Mimi 2024 reconnaît qu’il y’a des juges honnêtes et indépendants. Parlant toujours de l’indépendance de la Justice, elle a plaidé pour le renforcement des moyens de l’inspection générale de l’administration de la justice (IGAJ). Il faut également la mise en place d’un comité d’éthique qui sera composé du forum civil, du patronat, entre autres, organisations. Avant de finir sur la CREI, Aminata Touré a promis, une fois élue présidente, de vider tous les dossiers pendants devant cette juridiction exceptionnelle. Parce que, dit-elle, c’est l’argent du pays.