À l’occasion de son 60ᵉ anniversaire, le Centre d’Études des Sciences et Techniques de l’Information (CESTI) a organisé une conférence internationale réunissant professionnels des médias, chercheurs et acteurs de la société civile. Cette rencontre a servi de cadre d’échanges et de réflexion sur les grands enjeux du journalisme africain à l’ère du numérique, autour du thème :
« Journalisme, démocratie et transformations numériques : quel avenir pour une information crédible en Afrique ? »
Pensée pour marquer la clôture des festivités, cette conférence s’est voulue un espace de dialogue ouvert, dépassant les frontières du Sénégal pour embrasser une dimension continentale. Objectif : rassembler l’ensemble des acteurs du secteur afin d’analyser collectivement les mutations profondes qui traversent aujourd’hui la profession journalistique.
Pour le directeur général du CESTI, Mamadou Ndiaye, ces échanges font écho aux défis auxquels l’institution est confrontée.Le paysage médiatique a connu des transformations majeures. Nous formions autrefois des journalistes dits traditionnels, mais les réalités ont profondément évolué , explique-t-il. Face à ces changements, l’école a engagé d’importantes réformes dans son offre de formation.
Dès 2007, le CESTI a intégré le webjournalisme et les pratiques liées au blogging, afin de doter ses étudiants des compétences nécessaires pour évoluer dans l’espace numérique. Plus récemment, un enseignement consacré à l’intelligence artificielle a été introduit. Assuré par le directeur général lui-même, ce cours vise à accompagner les futurs journalistes dans la compréhension et l’usage responsable de ces nouveaux outils.
Les promotions antérieures n’ayant pas bénéficié de cette formation, l’école s’inscrit aujourd’hui dans une dynamique d’adaptation à l’écosystème médiatique actuel. L’objectif est clair : rappeler que l’intelligence artificielle doit rester un outil au service du journalisme, utilisé dans le respect de l’éthique et des règles définies par les rédactions.
Dans cette perspective, l’un des principaux enjeux pour les écoles de journalisme demeure l’élaboration d’une charte encadrant l’utilisation de l’intelligence artificielle. En tant que président du réseau Théophraste, qui regroupe les écoles francophones de journalisme à l’échelle mondiale, Mamadou Ndiaye souligne que plusieurs établissements en France ont déjà franchi ce pas.
Qu’ils le reconnaissent ou non, les journalistes utilisent aujourd’hui l’intelligence artificielle. Il est donc indispensable d’en encadrer l’usage , conclut-il.
Ndeye Yally Fall








