Le ministre de l’Intérieur, Jean-Baptiste Tine, a présidé ce mercredi la cérémonie de clôture de la phase pilote du programme « Collectivités territoriales, défense, sécurité et paix », une initiative conjointe du Centre des Hautes Études de Défense et de Sécurité (CHEDS) et de la Fondation Konrad-Adenauer (FKA). L’événement s’est tenu en présence de représentants des forces de défense et de sécurité, d’élus locaux et d’acteurs de la société civile.
Dans son discours, le ministre a salué une « initiative novatrice » conçue pour renforcer le rôle des collectivités territoriales dans la gestion des enjeux sécuritaires. Il a rappelé que dès la conception du programme, son ministère avait été impliqué, à travers la désignation de participants et la mobilisation de ressources humaines.
« Quatre années plus tard, c’est avec satisfaction que nous faisons le bilan de cette phase pilote », a déclaré Jean-Baptiste Tine, qui a tenu à féliciter le CHEDS et la FKA pour le travail mené dans toutes les régions du pays. Il a également souligné la diversité des profils impliqués dans le programme, preuve, selon lui, de la pertinence des thématiques abordées.
Le ministre a salué le rôle du CHEDS dans la sensibilisation des collectivités locales aux questions de sécurité. Il a insisté sur l’évolution des menaces sécuritaires, avec l’émergence de nouvelles formes de criminalité et le terrorisme, qui placent la sécurité au cœur des priorités gouvernementales.
Selon Jean-Baptiste Tine, les collectivités territoriales sont en première ligne dans la prévention et la gestion de l’insécurité, malgré un cadre organique encore limité. Il a cité la doctrine nationale de police de proximité comme référence, tout en reconnaissant les défis persistants : manque d’autorité directe sur les forces de sécurité, absence de coordination formelle, ressources limitées, déficit de communication avec les populations, et absence de décret d’application pour la création de polices municipales.
Le ministre a toutefois salué les avancées enregistrées dans plusieurs localités du pays. À Kédougou, des comités de quartier contribuent à la médiation sociale ; à Saraya, la mairie collabore avec les agents de sécurité traditionnels ; à Touba, les Dahiras jouent un rôle de prévention. D’autres exemples incluent les comités de veille de Bambey, les projets technologiques de Kaolack ou encore les contrats locaux de sécurité dans la zone nord.
Dans le sud du pays, à Bignona notamment, les partenariats avec le Forum civil et les conseils de SAGE ont renforcé les mécanismes de vigilance communautaire.
Pour Jean-Baptiste Tine, il est temps d’adopter une approche globale et multidimensionnelle de la sécurité, articulée autour du territoire. « La sécurité ne se construit plus uniquement au sommet. Elle se coproduit à la base, avec les élus locaux comme premiers maillons du continuum sécuritaire », a-t-il insisté.
Le ministère entend ainsi adapter les textes et stratégies existants pour accompagner les collectivités, en s’appuyant notamment sur la nouvelle doctrine nationale de police de proximité en cours de déploiement.
Il a conclu en appelant à valoriser les initiatives locales et à encourager la participation citoyenne : « La sécurité, c’est vous, c’est nous, c’est nous tous. Ensemble, nous devons coproduire la sécurité de nos territoires. »
Emedia
Photo : Pape Doudou Diallo