Le Collectif des ex-détenus politiques et victimes des événements de 2021 à 2024 (CODEPS) a annoncé ce vendredi, dans un communiqué empreint d’émotion et d’indignation, le décès de Mamadou Baldé, 30 ans, fils unique, survenu à Sicap Karack. Selon le collectif, ce nouveau drame s’ajoute à une série de décès de militants libérés ces derniers mois, tous liés à des maladies contractées ou aggravées durant leur incarcération.
« C’est avec une profonde douleur que nous informons le peuple sénégalais du décès de notre camarade Mamadou Baldé », peut-on lire dans le texte. Le CODEPS adresse ses condoléances les plus sincères à la famille du défunt et appelle à des prières pour le repos de son âme.
Mais derrière le deuil, la colère gronde. Le collectif pointe du doigt les autorités en place, accusées de n’avoir pas su répondre à l’urgence sanitaire des anciens détenus. « Nous tenons pour responsables, en premier lieu, le chef du gouvernement ainsi que les services du ministère de la Santé et de l’Action sociale, pour leur manquement à garantir une assistance médicale adéquate », déclare le CODEPS.
Au-delà de la question sanitaire, c’est le sort général des anciens prisonniers politiques qui préoccupe. Beaucoup, selon le collectif, peinent à se réinsérer dans une société qui les marginalise. « La réinsertion sociale et l’assistance aux ex-détenus politiques ne sont pas des privilèges, mais des exigences morales. Il s’agit d’une dette que la Nation a envers ceux qui ont sacrifié leur liberté pour défendre des principes », dénonce le communiqué.
Le CODEPS alerte également sur les conséquences à long terme d’un tel abandon : « La réinsertion de ces hommes et femmes est une question de stabilité nationale. Une société qui oublie ses défenseurs de la justice envoie un message dangereux : celui que la lutte pour la démocratie n’a aucune valeur. »
Citants des figures emblématiques telles que Thomas Sankara – « La liberté sans le pain est une liberté à moitié donnée » – et Nelson Mandela – « La liberté ne signifie rien si elle n’inclut pas la dignité et l’équité pour tous » –, le collectif appelle l’État à une prise de conscience urgente et à des actions concrètes en faveur de ces victimes de la répression politique.
À travers ce communiqué, le CODEPS espère provoquer un sursaut collectif et rappeler que justice, mémoire et dignité sont les fondations d’une démocratie véritable.
Emedia