Ils sont plusieurs pays à vouloir porter l’étendard de l’éducation environnementale sur le continent : le Sénégal, la Guinée, la Côte d’Ivoire ou encore le Togo. Ils ont signé à la COP 28 la déclaration de Dubaï sur le renforcement de l’éducation climatique en Afrique de l’Ouest. Au cœur du processus également, l’UNESCO et l’Institut des Nations-Unies pour la Formation et la Recherche.
« Les futurs décideurs sont dans les écoles, mais aussi les futurs pollueurs sont dans les écoles ». À travers cette formule, Djibril Niang résume l’engagement pris par le ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique ( MEDT) de signer la déclaration de Dubaï sur le renforcement de l’éducation climatique en Afrique de l’Ouest. Le directeur exécutif des Jeunes Volontaires pour l’Environnement Sénégal (JVE/ Sénégal) salue un acte qui devrait permettre de renforcer l’enseignement climatique dans le système éducatif sénégalais. Mais il ne s’en limite pas là et réclame un suivi. Et justement sur ce point, Abdoulaye Faye indique la voie à suivre pour relever le défi.
« Il urge de mobiliser davantage de ressources financières en faveur de l’éducation environnementale », souligne le chef de Division, Planification, suivi-évaluation et partenariats au MEDT. D’après lui, « toutes les conventions sur l’environnement placent l’éducation parmi les leviers dans la lutte contre le changement climatique ». En revanche, « les moyens financiers ne sont pas au rendez-vous ». Et c’est là que le bât blesse. En tout cas en grande partie. Et d’ailleurs, le chiffre au tableau le montre à suffisance.
Entre le Sénégal, le Burkina Faso, le Niger, le Ghana et la Côte d’Ivoire et le Bénin, le taux de financement est à moins de 10 % rapporte le document de la déclaration régionale sur le renforcement de l’éducation au changement climatique. C’est pourquoi, Abdoulaye Faye pense que « cette initiative est un motif d’espoir » pour répondre au déficit de fonds dans le secteur.
Au-delà du document en question posé sur la table de la COP 28 avec les signatures des ministres de tutelle, les acteurs de l’éducation environnementale veulent que les États s’engagent à faire le suivi. « C’est bien de signer, mais c’est encore mieux de poser des actes », insiste Marème Ndour. Elle est la chargée des liaisons des bureaux pays de Corps Africa. Pour elle « la démarche portée par ces pays Ouest-Africains dont le Sénégal vient à point nommé. »
La militante de l’environnement rappelle qu’en prélude à la COP 28, près de 150 jeunes se sont mobilisés à Dakar pour tracer leur feuille de route climatique. Parmi les priorités « le renforcement de l’éducation environnementale ». Pour faire le suivi et atteindre les objectifs de cette déclaration, Marème Ndour demande aux autorités d’inclure dans le processus les organisations de la société civile africaine qui travaillent depuis des années sur le sujet. Djibril Niang de JVE/Sénégal souhaite également une implication totale du corps enseignant. Abdoulaye Faye du ministère de l’Environnement, du Développement durable et de la Transition écologique espère que d’autres pays africains vont rejoindre les rangs des signataires. Il magnifie l’accompagnement de l’UNITAR. L’enjeu : plus de verdure dans les cours, plus d’écologie dans les salles de classes pour que l’éducation climatique soit omniprésente au tableau et dans les matières.
Pape Ibrahima NDIAYE (Envoyé spécial à Dubaï)