Le président du parti Ensemble pour le Travail, l’Intégrité et la Citoyenneté (ETIC), Ibrahima Hamidou Dème tire la sonnette d’alarme face à la dégradation de la situation économique du Sénégal. Dans une déclaration sans détour, il dénonce l’attitude des autorités après la baisse de la note de la dette souveraine du Sénégal par l’agence de notation Moody’s, qui classe désormais le pays dans la catégorie à haut risque, avec une perspective négative.
Selon lui, cette dégradation n’est pas une surprise, mais la conséquence logique d’un recours jugé « systématique et désordonné » aux emprunts, qui mine progressivement la solvabilité du pays. Il qualifie la gestion actuelle de la dette publique de « politicienne et irresponsable », s’inscrivant dans la continuité de celle du précédent régime.
« L’alerte lancée par Moody’s n’est pas tombée du ciel », affirme-t-il, tout en critiquant fermement la réaction du ministère des Finances et les prises de parole de certains responsables gouvernementaux, qu’il qualifie de « cavalières » et de « gesticulations ». Pour lui, ces réponses ne font que masquer une réalité devenue trop évidente : le Sénégal est engagé dans une trajectoire économique dangereuse, alimentée par un discours populiste et une gouvernance déconnectée des enjeux structurels.
Juge Dème met en garde contre une possible incapacité, à court terme, de l’État à assurer le paiement des salaires des fonctionnaires, si aucune correction sérieuse n’est opérée. « Nous fonçons droit dans le mur, en accélérant et en klaxonnant », avertit-il, appelant à un retour à des choix économiques « lucides et responsables ».
Face à ce qu’il considère comme une dérive inquiétante, l’ancien magistrat invite le gouvernement à sortir de ses certitudes et à adopter une gestion plus rigoureuse, avant qu’il ne soit trop tard.
Emedia