Au lendemain de l’opération de déguerpissement survenue jeudi au marché de Grand Yoff, les traces des manifestations entre marchands ambulants et les hommes de la mairie sont toujours visibles. Sous un soleil ardent, les marchands ambulants, moins stressés continuent d’égayer l’ambiance toujours au rendez-vous au marché de Grand Yoff.
Sommés de quitter les trottoirs pour plus d’organisation au sein du marché, les commerçants ne comptent pas se soumettre à cette décision du maire. Selon eux, le déguerpissement n’était qu’une sorte de manœuvre orchestrée par le maire Madiop. “Ce qui s’est passé hier était une violence préparé par le maire parce que pour nous obliger à quitter les lieux, je pense qu’il n’avait pas besoin de recruter des nervis, qui plus est, sont tous armés alors que nous n’avons rien pour nous défendre”, regrette le jeune marchand ambulant, Bara Cissé. Le trentenaire, tout marron vêtu, bien sapé dans son “Baye Lakhad”, fustige le comportement du maire qui, selon lui, communique avec beaucoup “d’arrogance”.
“Comment un maire peut se permettre de dire dans la foulée qu’il n’a rien à foutre de sa nomination et de la prochaine échéance municipale”, s’interroge-t-il. “Il ne sait même pas comment parler aux gens [rires]. A Son arrivée, au lieu d’apaiser la situation, il a ordonné à ses hommes de jeter des pierres aux commerçants tout en nous disant de venir se battre avec lui”, fulmine une vendeuse de fruits en train d’installer sa marchandise sous le soleil.
Les commerçants déclarent être très surpris de cette situation sous l’ère Diomaye. En effet, pour eux, “ces genres de comportements envers les citoyens devraient être enterrés avec l’élection du nouveau président Bassirou Diomaye Faye, car c’est au temps de Macky qu’on assistait à ces violences”, pensent-ils. Bamba Gueye, vendeur de téléphone portable, regrette : “nous pensions qu’avec Sonko et Diomaye il n’y aurait plus de confrontations de ce genre mais ce à quoi nous avons assisté hier, est inadmissible au Sénégal. “Dans tous les pays du monde il y a toujours la présence des marchands ambulants dans les marchés, donc le maire n’a pas le droit de nous obliger de quitter le marché par la force, nous ne l’avons pas élu pour qu’il sème la violence. Nous sommes ici uniquement pour le travail donc il doit nous laisser en paix d’autant plus que nous payons régulièrement les frais de l’espace que nous occupons”, a-t-il fait savoir.
“nous aimerions que les autorités fassent preuve de compréhension. Si nous sommes ici, c’est parce que nous n’avons pas le choix, la vie est très dure donc on ne peut rester les bras croisés sans travailler. Ce travail de marchand ambulant est notre gagne-pain. Le mieux serait de trouver une alternative convenable à notre métier au lieu d’utiliser le rapport de force pour nous exiger de quitter les lieux. Nous appelons le président Bassirou Diomaye Faye à soutenir les ambulants et de les encourager, car c’est ce qu’il y a de mieux à faire”, renchérit
Naël Sagna vendeuse d’eau au marché de Grand Yoff.
Arame Fall NDAO