La dissolution annoncée de l’Assemblée nationale et l’éventualité du vote d’une motion de censure ont été au cœur de l’entretien que le professeur Ndiogou Sarr a accordé, vendredi, à Rsi. Au micro de Mamadou Thior, l’enseignant en droit public à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar parle de la Dpg, de la session extraordinaire convoquée par le chef de l’Etat, de la dissolution de l’Assemblée et ses conséquences…
«Ils vont jouer sur le temps pour épuiser l’ordre…»
«C’est le président (de la République) qui convoque la session, et quand il la convoque, il précise l’ordre du jour et prend priorité. Et les députés sont tenus de respecter l’ordre du jour effectivement, et en priorité comme le président l’a voulu. Une fois que l’ordre du jour est épuisé, la session se termine. Or, dans cette session extraordinaire qui a été convoquée, il n’est pas fait mention d’une motion de censure. Ce que je vois, c’est qu’on a fait mention de plusieurs questions dont la déclaration de politique générale. Quand on vote une déclaration de politique générale, à la fin de la déclaration, les députés peuvent demander une motion de confiance. Maintenant, il y a les questions politiques, l’ordre du jour a été établi. Les députés sont conscients de ces enjeux et je pense qu’ils vont jouer sur le temps pour effectivement épuiser l’ordre et s’arranger pour que l’ordre du jour coïncide avec la date fatidique où, effectivement, l’Assemblée n’aura plus une existence légale.»
«La motion de censure a peu de chances d’être posée et d’aboutir»
«Même si c’est l’Assemblée qui va statuer sur les différents points, je pense que la question de la motion de censure a peu de chances d’être posée et de pouvoir aboutir. La déclaration de politique générale est une exigence constitutionnelle, c’est une obligation qui pèse sur le Premier ministre et, même par le passé, quand il disait «je ne le ferai pas», c’est peut-être parce qu’il a mal parlé mais il ne peut pas ne pas le faire. Peut-être qu’il en avait fait une exigence concernant la faisabilité par rapport au règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Si la DPG est posée, le Premier ministre a l’obligation de déférer parce que c’est une exigence constitutionnelle. Donc, il ne peut pas s’en soustraire».
Malick SY avec RSI