Mamadou Seck, bâtonnier de l’ordre des avocats a pris part à la rentrée solennelle des cours et tribunaux. Il a profité de la présence du chef de l’État pour rappeler qu’ils disposent d’une dotation annuelle à l’assistance judiciaire que « vous avez bien voulu porter à la somme de 600.000.000 FCFA en 2020. Mais les règlements ne sont pas réguliers. Nous n’avons pas encore reçu les dotations relatives aux années 2021, 2022, et 2023. Nous sommes confrontés, aussi, aux exigences des nouvelles règles communautaires qui nous imposent la mise en place d’une Ecole d’Avocats pour la préparation à l’examen du CAPA, la formation initiale et la formation continue ». Avant d’enchaîner : « nous avons relevé tous les efforts que vous avez consentis pour mettre à notre disposition un terrain d’un hectare à Diamniadio et une aide financière de cinq cent millions de francs CFA qui représente le quart du budget de financement. Mais croyez-bien que c’est un véritable challenge pour notre Barreau de trouver les moyens financiers complémentaires, alors que notre préoccupation est, à la fois, de mettre à la disposition des justiciables, des avocats en mesure de les défendre et, surtout, de contribuer, autant que possible, à l’emploi des jeunes. Car l’Ecole a en perspective, pour ses débuts, le recrutement et la formation d’au moins 100 jeunes pour la préparation à l’examen du Certificat d’Aptitude à la Profession d’Avocat ». Dans son discours, le chef de l’Etat a donné des assurances aux avocats arguant qu’ils vont recevoir leurs dotations. Mieux, le président du conseil supérieur de la magistrature, a informé qu’il va accompagner les avocats dans la construction de ladite école.
Par ailleurs revenant sur le thème « La protection de la vie privé », le bâtonnier renseigne que : « c’est une question majeure de société, chez nous comme partout ailleurs dans le monde peuvent être considérés comme relevant de la « vie privée » : les moyens d’existence, la vie sentimentale, la sexualité, les relations amicales, l’image, l’identification, l’état de santé, les convictions morales et religieuses. La vie privée relève des droits fondamentaux de l’homme auquel elle confère, par son respect, le droit de mener sa vie à l’abri des regards indiscrets, derrière le mur de l’intimité. Au-delà de la formule consacrée, apprécier la notion de vie privée, c’est aussi comprendre sa dimension, le but et les principes de sa protection. Trois dimensions apparaissent transversales et utiles à la compréhension de l’analyse de la vie privée : le secret ou la discrétion, la quiétude et l’autonomie. C’est pourquoi la protection de la vie privée tient en la sécurité physique et émotionnelle, les relations saines dans son environnement et la possibilité de rester soi-même », précise-t-il. Avant de conclure : « le but de la protection est un ensemble de mesures ayant pour objet d’empêcher toute action pouvant porter atteinte à la vie privée. La protection du droit à la vie privée procède d’une obligation négative, – ne pas porter atteinte à la vie privée-, mais également d’une obligation positive, – respecter et protéger la vie privée. Respecter et protéger la vie prédestine à empêcher que des violations des droits se produisent ou se reproduisent, invite à arrêter les violations en cours et dicte d’apporter des remèdes, par des soins appropriés, une sanction ferme, une juste réparation et une réhabilitation lorsque des atteintes sont commises. Tout cela induit des principes de protection que sont la précaution, la prévention, la correction et la sanction, lesquelles justifient l’accès aux informations, la maitrise des règles, du processus de sauvegarde des droits et l’accès au juge ».
Cheikh Moussa SARR