Selon l’agence de presse Reuters, plusieurs hauts gradés de l’armée de Guinée-Bissau ont été arrêtés pour tentative présumée de coup d’État, a annoncé vendredi le chef d’état-major adjoint des forces armées, Mamadou Kourouma. Ces interpellations surviennent à quelques semaines des élections présidentielle et législative prévues le 23 novembre, dans un climat politique marqué par la méfiance et la tension.
Parmi les officiers arrêtés figurent le général Dahaba Na Walna, ainsi que les commandants Domingos Nhanke et Mario Midana, appréhendés jeudi à leurs domiciles dans la capitale, Bissau, précise Reuters. Mamadou Kourouma, qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, n’a pas dévoilé l’ensemble des noms des militaires concernés. L’agence indique par ailleurs qu’elle n’a pas pu joindre les intéressés ni leurs représentants pour recueillir leurs réactions.
« Il s’agit d’une nouvelle tentative de subversion de l’ordre constitutionnel, à la veille du lancement de la campagne électorale », a déclaré le haut responsable militaire, cité par Reuters.
La Guinée-Bissau, indépendante du Portugal depuis 1974, reste l’un des pays les plus instables d’Afrique de l’Ouest, ayant connu de nombreux coups d’État et crises politiques. Le président Umaro Sissoco Embaló a affirmé avoir déjà échappé à deux tentatives de renversement depuis le début de son mandat, la dernière remontant à décembre 2022.
Le chef de l’État, en froid avec l’opposition, fait face à des contestations sur la légitimité de son mandat. L’opposition estime que son quinquennat a pris fin en février dernier, tandis que la Cour suprême a fixé son terme au 4 septembre. En mars, Embaló a annoncé sa candidature à un second mandat, revenant ainsi sur sa promesse initiale de quitter le pouvoir.
Ces arrestations interviennent donc dans un contexte explosif, à l’approche d’un scrutin décisif pour l’avenir politique de la Guinée-Bissau.
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