L’ambassadeur de la République Islamique d’Iran à Dakar déplore les attaques militaires d’Israël. Invité de l’émission «Diplomatie» sur iRadio, ce mercredi 17 avril 2024, Hassan Asgari s’est offusqué de la démarche de Tel Aviv qui, selon lui, a franchi la ligne rouge. Cependant, il approuve les tirs de missiles téléguidés de Téhéran. Le diplomate iranien a, par ailleurs, magnifié l’apport économique de la coopération entre Téhéran et Dakar. Dans ce sens, il a indiqué que son pays a octroyé 50 bourses d’études à des étudiants qui seront formés dans les filières du gaz et du pétrole.
Le conflit Iran-Israël
«Israël est un régime occupant et dictatorial. Durant ces dix dernières années, ce régime a pris des mesures contre les intérêts de la République islamique d’Iran. Israël a assassiné des scientifiques nucléaires et tué 7 conseillers militaires de notre pays. Des opérations militaires terroristes ont ciblé notre ambassade à Damas. C’est une erreur géopolitique. Ce régime s’est permis d’attaquer des lieux diplomatiques. Ils ont dépassé la ligne rouge. Face à ces attaques répétitives, la République islamique est obligée d’agir. Par conséquent, la riposte repose sur les principes de la légitime défense. En effet, les forces armées iraniennes ont peaufiné une stratégie en utilisant des drones, des missiles téléguidés. Nous avons ciblé ainsi une base et un centre de renseignement militaire. Il faut signaler que nos forces armées n’ont jamais ciblé une zone économique et démographique ou des lieux diplomatiques».
Les limites de la communauté internationale
«A mon avis, le Conseil de sécurité n’a pas rempli sa mission de maintien de la paix et de la sécurité internationale. Parce que les principes du droit international ont été violés. Israël a mis en danger la sécurité internationale. La riposte iranienne n’aurait pas eu lieu si le Secrétaire général des Nations Unies et le Conseil de sécurité avaient condamné les attaques du régime d’Israël. La Russie a présenté un projet de résolution au Conseil de sécurité mais les Etats-Unis, l’Angleterre et la France ont refusé de ratifier la résolution. Si tous les pays arabes soutenaient la cause du pays frère Palestine, on ne serait jamais arrivé à ce stade. Et surtout que certains Occidentaux sont en train de soutenir la Palestine».
500 nouveaux taxis iraniens au Sénégal en mai prochain
«Par rapport à la coopération entre l’Iran et le Sénégal, ces deux nations ont beaucoup de points en commun, de la religion en passant par la culture, l’économie et la politique. Les relations sont bonnes entre les deux pays qui sont à leur 52e année. Il y a par exemple la mise en place par l’Iran d’une ligne d’électricité Dakar- Touba-Kaolack d’une longueur de 82 km. Lors de la conférence de Genève, les ministres des Affaires étrangères des deux pays ont échangé. Au mois de mai prochain, 500 nouvelles voitures venant de l’Iran entreront dans la flotte de taxis sénégalais. En outre, 30 nouvelles voitures produites à Téhéran sont également arrivées au Sénégal. Dans le domaine de la production automobile, nous recherchons la diversité et le développement de la coopération. Nous comptons créer des stations-service. Le volume commercial entre les deux pays est passé de 2,5 millions de dollars en 2022 à 17 millions de dollars en 2023».
Formation des étudiants dans les filières du gaz et pétrole
«L’année prochaine, je compte amener certaines sociétés iraniennes au Sénégal afin qu’elles y investissent. Dans le domaine de l’éducation, nous avons deux formations. Une de courte durée et une autre de longue durée. L’année dernière, nous avions envoyé une cinquantaine d’étudiants à Téhéran. Cette année, nous avons octroyé 50 bourses d’études aux étudiants. Ils seront formés dans les filières du gaz et du pétrole dans un contexte où le Sénégal s’apprête à exploiter son pétrole. Donc, nous avons besoin de former des étudiants».
Mame Abdou Gaye CASSET