Nommé ministre de la Jeunesse après la première alternance au Sénégal en 2000, Modou Diagne Fada évalue les politiques de jeunesse devant le Jdd, ce dimanche 5 novembre.
Il part des résultats obtenus à l’issue du 5e recensement général de la population sénégalaise pour dire que « nous avons une population jeune ». D’ailleurs, a-t-il rappelé : « C’est comme ça que cela se présente depuis presque 1960. À chaque recensement, on note le rajeunissement de la population sénégalaise. »
« C’est un défi qui nous interpelle. Cette jeunesse de 2023 est différente de celle de 1960, de 1970, de 1980, et même de 2000. Parce que c’est une jeunesse qui s’informe à travers les réseaux sociaux. Le monde a changé. On ne parlait pas trop de l’environnement, du changement climatique, de l’érosion côtière, et de certain nombre de phénomène qui sont devenus de nouveaux défis », souligne le ministre des Collectivités territoriales.
Il ajoute : « Quand on gouverne, et qu’on a en face des défis qui se présentent brutalement, vous devez y travailler avec sérénité, avec habilité, mais dans le cadre d’une bonne planification. Aujourd’hui, les statisticiens se sont déjà projetés sur combien nous serons d’ici cinq ans. C’est à nous de planifier nos actions, au niveau de chaque département, pour pouvoir contenir les jeunes qui vont arriver dans le marché du travail, à l’Université, etc. » Surtout, relève-t-il : « La particularité de cette jeunesse, c’est que c’est une jeunesse instruite. Mais, entre-temps aussi, les gouvernants ont travaillé. Ils ont mis en place des structures. Des villages qui n’avaient pas d’école, en ont aujourd’hui. Des chefs-lieux d’arrondissement organisent l’examen du Bac et du Bfem. Moi, j’ai connu l’Université de Saint-Louis et l’Université de Dakar. Leur capacité d’accueil a été relevée, et d’autres ont été créées à Thiès, au Sine Saloum, à Kolda, etc. Donc, les gouvernants aussi essaient d’anticiper sur cette explosion démographique pour contenir les jeunes. »
Il concède, toutefois, qu’il reste « à leur trouver du travail. Ça, c’est vrai, des mécanismes d’encadrement comme le 3FPT, la Der, le Fongip, l’Anpej, des pôles emplois, entre autres, sont mis en place. Mais, on se rend compte que tout ça c’est encore insuffisant compte tenu de l’importance des jeunes dans ce qu’on peut appeler le tissu démographique de notre pays. »
Selon lui, « il faudrait qu’on trouve d’autres mécanismes pour pouvoir progresser et trouver des occupations aux jeunes » d’autant plus que « la question du chômage ne se pose pas qu’au Sénégal. » « C’est un phénomène mondial. Aucun pays n’a la capacité de trouver du travail à tous ses jeunes », appuie-t-il.
Dié BA et Pape Doudou DIALLO (Photo)