L’État du Sénégal a justifié la détention de l’opposant Ousmane Sonko et la dissolution de son parti Pastef par ses nombreux «appels à l’insurrection » et la «promotion de la violence ». Invité de l’émission Jury du Dimanche, Cheikh Bamba Dièye trouve la mesure excessive et très précipitée. « Vous savez, on travaille tous sur le principe de la présomption d’innocence qui est un élément essentiel et un droit constitutionnel. L’affaire là, il ne s’agit pas seulement de l’individu Ousmane Sonko, mais il s’agit d’un projet de plusieurs milliers voire des millions de citoyens sénégalais. Je pense que l’État est dans ses droits qui est de vouloir établir l’ordre républicain, de veiller au respect des lois et règlements qui régissent le pays. Mais en tout état de cause, il est extrêmement important de reconnaître que dans cette affaire-ci, ne pas mêler le politique au judiciaire, est une tâche extrêmement difficile », a déclaré le leader du Fsd-Bj.
Par ailleurs, il a indiqué que le Sénégal souffre depuis très longtemps de l’hypertrophie de l’esprit partisan sur les règles de conduite qu’il doit de se donner et de plus il estime que « allier à la présomption d’innocence, aurait été souhaitable, puisque nous sommes dans une dynamique de dialogue, d’essayer de recréer les conditions de paix. Il était important d’avoir des mesures de prudence qui auraient pu permettre au ministère de l’Intérieur de laisser les choses entre les mains de la justice ».
Poursuivant son raisonnement, Cheikh Bamba Dièye appelle à la prudence. « Nous avons quitté une partie difficile pour notre pays. Nous avons frôlé la catastrophe et je pense que c’est le moment de la mesure, de la prudence. Chaque acte qu’un acteur politique de l’opposition pose il doit le poser à l’aune de ce qui doit créer les conditions d’une paix durable et ouverte pour tous les citoyens. De même que chaque acte que l’exécutif pose il faut aussi l’examiner à l’aune de ce qui doit être la paix pour qu’on puisse consolider cette désescalade. Je pense qu’on ne peut pas vouloir une chose et son contraire », a-t-il conclu.