À Dakar se sont clôturées les Journées Nationales de la Géomatique inscrites sous le thème : « Le géo-spatial au service des territoires de l’entrepreneuriat et de l’innovation ». Ces journées ont permis de mettre en lumière les dernières avancées et innovations dans le domaine de la géomatique, réunissant des experts renommés, des chercheurs éminents, des professionnels influents et des partenaires clés tels que le PROCASEF, l’Ambassade de France et le Fonds Trust Coréen de la Banque Mondiale. Les travaux se sont déroulés sous la férule du GICC, organe de pilotage mis en par le Chef de l’Etat, le Président Macky Sall.
« Nous remercions tout le monde sans exception (…) », voici des mots empreints de satisfaction qui sont revenus fréquemment durant les prises de parole du Directeur Général de Sénégal Numérique et non moins Coordonnateur du GICC (Groupe Interinstitutionnel de Concertation et de Coordination en Géomatique), Cheikh Bakhoum. Dans son allocution, il n’a pas manqué de souligner la pertinence de ces deux jours d’intenses travaux en magnifiant l’implication des acteurs, des partenaires, universitaires et étudiants. « Nous arrivons pratiquement à la fin des Journées Internationales de la Géomatique. Nous tenons à féliciter et à remercier tous les acteurs qui ont contribué au succès de ces journées. Ces événements ont été avant tout l’occasion pour le GICC, regroupant des acteurs des secteurs public et privé, de travailler à l’harmonisation de notre approche concernant la gestion des données géo-spatiales au sein de l’État du Sénégal. Aujourd’hui, nous comptons plus de 18 stands où des start-ups ont exposé des solutions aussi pertinentes les unes que les autres. Ceci montre clairement que c’est un secteur en pleine expansion que l’État, à travers Sénégal Numérique et le GICC, soutiendra en renforçant l’infrastructure nationale de données géospatiales et en encourageant la dynamique de l’open data (données ouvertes) pour promouvoir une véritable économie géo-spatiale au niveau du Sénégal » a dit Cheikh Bakhoum.
Ces Journées Nationales de la Géomatique s’inscrivent dans un contexte de renouveau pour la géomatique au Sénégal, marqué par des initiatives significatives lancées ces dernières années. La révision du Plan National de Géomatique (PNG) en 2012 et la mise en place du Projet Cadastre et Sécurisation Foncière (PROCASEF) visent à renforcer l’infrastructure de données géo-spatiales au Sénégal. De plus, le projet SEN Spatial, initié par le GICC en collaboration avec l’Ambassade de France, vise à développer l’écosystème sénégalais dédié à l’innovation dans l’utilisation des données satellitaires.
S’agissant des plaidoyers forts lancés par des participants sur le partage et l’accessibilité des données, le Président du GICC les a rejoints et assurés. « Il faut que ces données soient accessibles pour tout le monde. Parce que si chaque entité garde ses données donc clairement la valeur ajoutée n’est pas extraordinaire. Mais lorsque nous produisons des données avec une certaine norme partagée par tous et que ces données sont accessibles non seulement par le secteur public surtout par les startups qui peuvent développer des services à valeurs ajoutées, clairement notre pays pourra en bénéficier davantage et faire des bons extraordinaires dans son développement » a-t-il déclaré pour marquer son adhésion totale à ce sujet de l’heure qui a été au centre des débats lors de cette 3e édition des JNG tenues du 21 au 22 novembre 2023 à Dakar sous la houlette du Groupe Interinstitutionnel de Concertation et de Coordination en Géomatique (GICC), dirigé par le Directeur général de Sénégal Numérique, Cheikh Bakhoum.
« Ces journées étaient l’occasion pour nous de montrer la contribution du PROCASEF dans le cadre du renforcement du Plan national de géomatique (PNG). Et notre renforcement il faut l’analyser à deux niveaux. D’un point de vue structurel et d’un point de vue opérationnel. Du point point de vue structurel, nous avons mis des investissements très importants. A l’instant on est à plus de 3 milliards de Fcfa en termes d’investissements sur les images aériennes et satellitaires d’acquisition mais également sur la modernisation du réseau géologique national et le système d’informations foncières que l’on va mettre en place. Sur le plan opérationnel nous allons contribuer à la cartographie, à la collecte des données, le traitement avec les acteurs, notamment l’ANAT, le Sénégal Numérique et tous les autres pour aller vers l’hébergement de ces données » a déclaré le Coordonnateur du PROCASEF, Mouhamadou Moustapha Dia qui était aux côtés du Directeur Général de l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT), Mamadou Djigo et de l’Ambassadrice de France au Sénégal, Christine Fages lors de la cérémonie d’ouverture des JNG mardi.
« Nous essayons de contribuer au Sénégal à la constitution d’un hub digital d’innovation. Avec nos partenaires nous souhaitons que le Sénégal soit le hub d’innovation en Afrique de l’Ouest. Pour nous, l’utilisation, la collecte et le stockage des données sont des sujets importants qui impactent la vie quotidienne de toutes les populations mêmes si elles ne le savent pas toujours. La France contribue dans le projet Sen Spatial à hauteur de 790.000 Euros mais globalement nous donnons 1,3 millions d’euros pour toutes les activités numériques sur le spatial, l’intelligence artificielle, le supercalculateur, etc. Le contrat va durer deux ans mais l’idée surtout est que les entrepreneurs et le secteur public sénégalais travaillent ensemble pour des projets cruciaux pour les populations » a dit Christine Fages l’Ambassadrice de France au Sénégal.
Parmi les projets les plus en vue dans le secteur en ce moment, il y a le PAVART « Nous sommes en train de finaliser la formulation du Programme National d’Appui à la valorisation des Ressources Territoriales (PAVART) et ces ressources ont été cartographiées. La géomatique nous permet aujourd’hui d’articuler toutes ces ressources avec le patrimoine du Sénégal, la dynamique géographique et spatiale et avec les infrastructures » a soutenu, Mamadou Djigo, DG de l’ANAT.
Il faut dire que durant ces journées dédiées à l’écosystème de la géomatique et des données satellitaires, 5 panels de haut niveau sur 5 grands projets nationaux autour de l’usage des données satellitaires se sont tenus, ainsi que des échanges et networking avec des institutions, des universités et le secteur privé.