Au lendemain de la décision du conseil constitutionnel annulant la loi et le décret du président Macky Sall reportant l’élection présidentielle au 15 décembre prochain, Khalifa Ababacar Sall, candidat à cette élection a fait face à la presse ce vendredi. C’est justement pour revenir sur la décision dudit conseil. « Le Sénégal a pris conscience de sa place, de sa position de vitrine de la démocratie. Elle a été balafrée le 3 février. Nous en convenons, nous l’acceptons. Mais nous avons toujours les moyens et la capacité à nous relever et à faire face. Par le Conseil constitutionnel, nous venons de vivre cette situation-là. Bravo à ces magistrats qui ont répondu à notre attente. Bien sûr, nous sommes d’accord », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, il a expliqué les raisons pour lesquelles le conseil constitutionnel n’a pas donné une nouvelle date pour la tenue de la présidentielle. « Il y a des questions qui n’ont pas trouvé de réponse dans la décision du Conseil. Mais le Conseil a été très, très clair. Il a invalidé et le décret et la loi qui étaient incriminés. C’est cela qui importe. Il a mis les acteurs politiques de ce pays devant leur responsabilité en réaffirmant qu’en tout état de cause, les intangibilités et les dispositions d’éternité qui existent dans la Constitution doivent être respectées. Pour ce faire, il est à noter, accepter et reconnaître par tous et de tous que le 2 avril, le président Macky Sall ne sera plus président de la République de ce pays et qu’il est demandé à tous les acteurs, toujours par le Conseil, et beaucoup d’acteurs, à le faire. Beaucoup d’entre nous avaient espéré, s’attendaient, voulaient que le Conseil décida des dates et des modalités. Ce n’est pas son rôle. L’organisation des élections relève d’acteurs connus, identifiés, l’exécutif et les acteurs politiques », a-t-il dit. Avant de poursuivre : « ce qu’il faut retenir, c’est qu’en rejetant le décret, en rejetant la loi,
le Conseil nous dit qu’on poursuit le processus. Ce sont les 20 candidats retenus qui continuent le combat. Ça, il faut que ce soit compris. Et que ces candidats-là, avec tous les autres, devront se battre pour que les délais normaux, constitutionnels, soient respectés. Et c’est sur cela que nous sommes… Nous sommes tous interpellés dans notre capacité à faire preuve de dépassement, d’ingéniosité, de responsabilité, pour que cette vitrine de la démocratie africaine qu’est le Sénégal puisse rester ce qu’elle doit être ».
Pour finir, il a soutenu : « donc, je voudrais que l’opinion nationale et internationale se le tienne pour dit. Aujourd’hui, il s’agit pour notre pays de continuer sa marche.
Dans la consolidation de sa démocratie. Nous sommes interpellés dans notre capacité de dépassement ».
Cheikh Moussa SARR