En 2019, le Conseil constitutionnel avait rejeté 19 dossiers de parrainage sur les 27 déposés. Et sur les 8 qui avaient passé ce filtre, 3 autres ont été éliminés pour défaut d’autres pièces requises. Après ce tamis, on s’est retrouvé avec 5 candidats : Macky Sall, Ousmane Sonko, Idrissa Seck, Madické Niang et El Issa Sall. Karim Wade et Khalifa étant recalés par leurs dossiers judiciaires et Malick Gakou n’a pu compléter son parrainage. Pour un nombre d’inscrits de 6 683 043, il fallait au moins 0,8%, soit 53 464 signatures valides et au plus 1%, soit 66 830.
Depuis, le parrainage citoyen fait l’objet de vives critiques. Pour la Présidentielle de 2024, le fichier général des électeurs compte actuellement 7 409 872 électeurs, selon le directeur général des élections et président de la Commission politique du dialogue, Tanor Thiendella Sidy Fall. Donc, entre 2019 et 2024, la population électorale a connu une augmentation de 726 829 inscrits, soit 9,8%. Avec l’accord enregistré au dernier dialogue national par les acteurs, le candidat doit réunir un minimum de 0,6%, soit 44 459 au moins à 1% maximum, soit 59 278. Le dialogue politique a pu trouver des alternatives avec le parrainage par les députés et le parrainage par les exécutifs locaux. 4 formations politiques sont bénéficiaires de ces modifications de la loi. Il s’agit de l’Apr de Macky Sall, de Pastef de Ousmane Sonko, de Taxawu Senegal de Khalifa Sall et du Pds de Karim Wade, qui ont chacun les 13 députés requis pour valider le parrainage. Ils ne partiront pas donc sur le même pied que les autres comme en 2019. Et il y a fort à craindre que 2024 ne soit pas loin que 2019.
Possibilité de voir des députés convoités par d’autres candidats
Pour l’élection présidentielle, les candidats qui ne peuvent réunir 13 députés, devront choisir entre l’option du parrainage par les élus territoriaux (maires et présidents de conseil départemental) au nombre de 120 (20%) ou le parrainage citoyen. Pour le parrainage des Exécutifs territoriaux fixé à 20% soit 120 élus (maires et présidents de conseil départemental). Idrissa Seck par exemple devra se battre pour obtenir le parrainage citoyen, une option à sa portée a priori. Mais avec la perte de son fief, Thiès, et son passage aux côtés de Macky Sall, rien n’est plus évident. Il partirait sur le même pied que ses anciens poulains Déthié Fall et Abdourahmane Diouf ou encore à Thiès, le maire Babacar Diop. Cependant, Seck qui se réclame encore «ami» de Macky Sall et qui défend d’ailleurs son bilan peut aussi espérer que ce dernier lui file des députés ou son grenier de signatures.