La résistance aux antimicrobiens (RAM) constitue une menace pour la santé mondiale et pour le développement durable. C’est du moins ce que renseigne Dr Vincent Sodjinou, représentant Résident de l’OMS Sénégal et Chef de file des Partenaires techniques et financiers. S’exprimant lors d’un atelier régional africain sur les Enseignements tirés de la mise en œuvre des plans d’action nationaux sur la Résistance aux antimicrobiens qui se tient présentement à Dakar, il a déclaré que, selon l’OMS, elle est l’une des 10 plus grandes menaces pour la santé publique auxquelles se trouvait confrontée l’humanité.
« Fort de son importance et de l’urgence d’action, la RAM a été inscrite comme un paquet d’action majeur du domaine de la prévention de la sécurité sanitaire mondiale. Sa prévention nécessite que des mesures soient prises d’urgence dans de multiples secteurs pour que les objectifs de développement durable puissent être atteints », a-t-il dit dans son discours. Avant de poursuivre : « ceci est d’autant plus nécessaire que le coût de la résistance aux antimicrobiens pour l’économie est considérable avec, outre les décès et les incapacités, des séjours prolongés à l’hôpital, le besoin de recourir à des médicaments plus onéreux et des difficultés financières pour les personnes touchées. Les approches pérennes de solutions exigent une approche « une seule santé » opérationnelle et bien coordonnée ».
C’est pourquoi, rappelle Dr Vincent Sodjinou, l’appel à l’action des plus hauts responsables de la quadripartite le 27 mars 2023 nous incitait à innover pour des approches « une seule santé » robustes capables de prévenir les menaces dont la RAM et de contribuer au renforcement de la sécurité sanitaire.
Devant des décideurs politiques, des experts techniques des secteurs quadripartites et l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le représentant Résident de l’OMS Sénégal et Chef de file des Partenaires techniques et financiers, souligne que différentes subventions pays et sous régionaux qui appuient la lutte contre la Résistance aux antimicrobiens ont jeté les bases du renforcement des efforts des pays pour l’institutionnalisation et l’opérationnalisation de la collaboration et de la coordination dans le cadre de l’initiative « Une seule santé » pour mettre en œuvre le Règlement sanitaire international (RSI, 2005).
« Faisant suite aux évaluations externes conjointes du RSI dans la région Afrique, sous l’égide des plateformes « une seule santé », les pays ont élaboré leurs Plans multisectoriels de Surveillance et de lutte contre la Résistance aux antimicrobiens (PAN/RAM) à côté d’autres plans stratégiques tels que le Plan national de Sécurité sanitaire (PANSS). Pour la mise en œuvre efficiente de ces plans, les Partenaires ont mis l’accent sur le renforcement des capacités des ressources humaines par la formation continue des personnels de Laboratoire, le renforcement des capacités de diagnostic des laboratoires et la fourniture d’outils normalisés pour contribuer à la surveillance de la Résistance aux antimicrobiens et le partage d’information sur la RAM », a-t-il également indiqué.