Réuni face à la presse ce 18 décembre 2025, le Front pour la Défense de la Démocratie et de la République (FDR) a livré un diagnostic sans concession de la situation politique, économique et sociale du Sénégal. Dans un texte liminaire au ton offensif, la coalition estime que le pays traverse une séquence préoccupante marquée par une crise multidimensionnelle et appelle à une mobilisation large des forces vives pour éviter, selon elle, une dégradation irréversible.
À l’approche de la fin de l’année 2025, le FDR considère que le bilan du régime issu de PASTEF, après près de deux ans au pouvoir, est largement négatif. Sur le plan économique, le Front juge que les promesses de redressement n’ont pas été tenues, dénonçant l’absence de cap clair, la perte de confiance et l’échec de ce qu’il qualifie de « fable de la dette cachée ». Il regrette également qu’aucune mesure structurante n’ait été annoncée lors de la récente session budgétaire pour répondre à la gravité de la situation.
Le FDR s’est aussi interrogé sur le silence du gouvernement autour de la note de l’ANSD relative au changement de l’année de base des comptes nationaux, estimant que cette discrétion est révélatrice d’un manque de vision dans un contexte économique jugé catastrophique. La coalition affirme par ailleurs que l’État peine à honorer ses engagements fondamentaux, citant le non-versement régulier des bourses des étudiants et les arriérés dus aux entreprises de BTP.
Sur le plan agricole, le Front alerte sur les difficultés de la campagne arachidière, affectée selon lui par l’incapacité de l’État à régler ses dettes envers les opérateurs privés stockeurs et par l’instauration d’un droit de sortie sur les exportations d’arachide. Cette situation, combinée à un déficit de financement, pousserait de nombreux paysans à brader leurs productions. Le FDR estime que ces facteurs éloignent davantage le Sénégal de l’objectif de souveraineté alimentaire, rappelant l’augmentation significative des importations de céréales ces dernières années.
La coalition a également dénoncé ce qu’elle considère comme une instrumentalisation de la justice visant à réduire au silence les voix critiques. Elle évoque des libérations retardées malgré des décisions judiciaires et des contraintes imposées à certaines personnalités, perçues comme des entraves à l’exercice des libertés. À cela s’ajouterait une crise institutionnelle alimentée, selon le FDR, par des rivalités internes au sommet de l’État, notamment autour de la présidentielle de 2029, avec des répercussions jugées néfastes sur l’image et la stabilité du pays.
Le FDR s’est par ailleurs indigné du contraste entre la précarité vécue par une grande partie de la population et le train de vie jugé ostentatoire de certains responsables, accusés de multiplier voyages en jet privé et déplacements en véhicules de luxe. Il qualifie de superficielle la récente baisse annoncée des prix, estimant qu’elle n’a pas d’impact réel sur le quotidien des ménages, notamment au regard de la baisse des cours mondiaux du pétrole. La coalition exige une réduction plus substantielle des prix de l’énergie afin de soulager les populations et de faire baisser les coûts du transport.
Le Front a aussi pointé ce qu’il considère comme des atteintes graves à la justice sociale, évoquant l’impunité présumée d’un ministre ayant reconnu un détournement de fonds sociaux, la suspension du paiement des bourses de sécurité familiale, l’introduction de nouvelles taxes sur le mobile money et la gestion jugée défaillante des inondations liées au dernier hivernage.
Face à ce qu’il décrit comme une accumulation de crises économiques, sociales et institutionnelles, le FDR affirme être né de la volonté de stopper le délitement du pays et de restaurer l’éthique républicaine. Il annonce le lancement d’une vaste tournée nationale pour sensibiliser les populations et rencontrer partis politiques, syndicats, organisations patronales ainsi que autorités religieuses et coutumières, en vue de bâtir une action concertée.
Dans son agenda, le Front prévoit des déplacements dans la région de Thiès, la mise en place de commissions jeunes et femmes début 2026, l’organisation de séminaires sur la démocratie et les libertés, ainsi que des rencontres à Diourbel, Mbacké et Dakar. À l’approche des élections municipales et départementales, le FDR annonce qu’il appellera dès février à une inscription massive sur les listes électorales.
En conclusion, la coalition appelle les Sénégalais à une action collective pour, selon ses termes, mettre fin à une gouvernance qu’elle juge « malfaisante », restaurer l’image du pays et tourner la page de la haine et de la violence politiques. Le FDR souhaite que l’année 2026 marque le début d’un renouveau fondé sur la paix, la justice, la concorde nationale et la libération sans condition de ceux qu’il considère comme des prisonniers politiques.
Emedia








