Polygame, l’homme a senti le monde s’écrouler sur lui quand il a vu que ses parties intimes ont disparu. Il désigne du doigt un enseignant qui va passer un sale quart d’heure. «T. D. se disputait avec quelqu’un. J’ai senti la nécessité d’intervenir pour les séparer. Et quand il m’a serré la main, j’ai senti que mon sexe s’était miraculeusement rétréci, puis à disparu. J’avais des douleurs au bas-ventre et je ne pouvais pas coucher avec mes femmes», déclare F. G., le plaignant à la barre du Tribunal de grande instance de Mbour.
C’est une autre version que sert le prévenu. «Ce qui s’est réellement passé, c’est que F. G. voulait plutôt m’agresser et prendre ma moto. Je m’y suis opposé et j’ai pu m’échapper. C’est alors que, n’ayant pas réussi son coup, il m’a, à tort, accusé de vol de sexe. Et j’ai été lynché par la foule», a déclaré le prévenu mal au point dont le corps portait les marques d’une violence aveugle. «Quel intérêt à voler le sexe d’autrui ? Avez-vous retrouvé ce que vous dites avoir perdu», demande le juge à la partie civile. Elle répond que finalement tout est rentré dans l’ordre, tout en jurant qu’elles avaient bien disparu, ces parties intimes du fait de l’action du prévenu.
«Ce sont des superstitions. Ce qui s’est passé est extrêmement grave. Il a été poursuivi par une foule en furie. Il a même failli y perdre la vie à cause d’accusations infondées. Il faut que les gens sachent raison garder», a plaidé Me Oumar Faty, l’avocat de la défense. Le prévenu a été relaxé.
Aboubakry KANE (Correspondant à Mbour)