C’est dans un contexte d’effervescence populaire de fin de Kankourang que s’est tenue la Conférence que la collectivité a organisée en partenariat avec Timbuktu Institute et la mairie de Mbour samedi dernier. Le Kankourang est un «creuset d’intégration et de cohésion sociale» que l’on veut offrir comme modèle face aux nombreuses crises qui secouent notre sous-région.
«Nous devons accorder à nos stratégies endogènes culturelles la dignité de solution. Les militaires ont échoué, si l’on voit ce qui se passe au Sahel. Les coups d’État en Afrique montrent aussi l’échec des politiques. Le Sénégal est un îlot de stabilité dans un océan d’instabilité. La culture pourrait apporter sa contribution à la consolidation de la paix. L’Afrique a les ressources culturelles qui lui permettre de dépasser ses crises», a déclaré Dr Sambe, directeur de Timbuktu Institute.
Il fait un rappel historique. «C’est en 1236, en plein Moyen-Âge, que la Charte du Mandé a été proclamée avec l’intronisation de Soundiata Keita avec les libertés et les droits fondamentaux. Cette culture a essaimé à partir du Gabon. Les Mandingues sont des fédérateurs. La collectivité Mandingue le montre. C’est une communauté de passerelle. Le Kankourang est la seule manifestation qui absorbe toutes les autres communautés dans la paix et l’acceptation de l’autre», a-t-il expliqué. Le ministre de la Culture, Dr Aliou Sow s’était fait représenter à cette Conférence par Omar Badiane, le Directeur du Patrimoine culturel et immatériel.
«Face aux multiples crises qui secouent le monde la paix est l’une des plus grandes richesses convoitées par chaque pays qui aspire à un climat social serein et un environnement des affaires qui profite aux populations», a déclaré M. Badiane. À l’en croire, «la collectivité mandingue de Mbour offre une médiation citoyenne par des leçons de socialisation et de promotion de la culture, de la paix à travers le rite d’initiation du Kankourang». Omar Badiane n’a pas manqué de rappeler «l’engagement de l’Etat à accompagner la collectivité mandingue dans ses projets pour la sauvegarde du patrimoine immatériel du Kankourang».