Aliou Niane, ancien président de l’Union des magistrats sénégalais (UMS) et actuel président de la chambre de discipline financière à la Cour des comptes, a défendu le rapport de l’institution publié en février dernier, soulignant que la Cour a scrupuleusement respecté le principe du contradictoire. Ses déclarations ont eu lieu lors de la cérémonie de présentation et de dédicace du livre de l’ex-professeur de finances publiques Abdourahmane Diokhané, intitulé « Le marché commun de l’Union européenne et de l’Uemoa. »
Lors de son intervention, Aliou Niane a précisé que l’audit effectué sur les finances publiques ne visait pas à incriminer des individus ou des ministres en particulier, mais plutôt à évaluer la situation des finances publiques à un moment donné. « Ce n’est pas un audit qui s’intéresse à une personne en particulier, mais qui cherche à mettre en lumière la situation des finances publiques à un instant donné », a-t-il expliqué.
Il a également répondu aux critiques concernant l’absence de signature sur le rapport, précisant que le document était bel et bien signé. Cependant, il a rappelé que les publications disponibles sur le site web de la Cour des comptes ne comportent pas de signature, une pratique courante dans les juridictions, y compris la Cour des comptes française. « Nous ne pouvons pas publier un rapport sans qu’il soit signé », a-t-il ajouté.
Aliou Niane a réaffirmé l’indépendance de la Cour des comptes, soulignant que l’institution ne dépend d’aucun pouvoir, qu’il soit exécutif ou législatif. « Nous sommes une institution indépendante, et nous tenons à cette indépendance comme à la prunelle de nos yeux », a-t-il insisté. Il a évoqué, à titre d’exemple, la tentative d’un président de la République de dissoudre la Cour des comptes en raison de cette indépendance.
« Nous ne permettrons à aucun pouvoir de s’immiscer dans le travail de la Cour », a-t-il martelé, soulignant que l’institution continuera à remplir son rôle de sentinelle des finances publiques. Le rapport sur la gestion des fonds liés à la pandémie de Covid-19, publié récemment, a, selon lui, suscité une levée de boucliers, mais la Cour des comptes restera ferme dans sa mission.
« Nous sommes un pouvoir à part entière, au même titre que le pouvoir exécutif ou législatif. Nous assumerons notre indépendance jusqu’au bout, quel que soit le pouvoir en place », a conclu Aliou Niane.
Emedia