Le Niger a annoncé le 30 novembre 2025 la mise sur le marché international de l’uranium produit par la Somaïr, filiale précédemment majoritairement détenue par le groupe français Orano, désormais entièrement contrôlée par l’État nigérien. Cette décision marque un tournant historique pour Niamey, qui revendique le contrôle total de ses ressources naturelles malgré un litige juridique en cours avec Orano.
La Somaïr, située à Arlit, était détenue à 63,4 % par Orano et à 36,6 % par l’État nigérien. Depuis le coup d’État de juillet 2023, le Niger a pris le contrôle opérationnel complet de la société, affirmant son droit à exploiter et vendre son uranium « dans les règles du marché et en toute indépendance ». Selon les autorités, cette initiative vise à diversifier les partenariats d’exportation, avec des perspectives potentielles vers des pays comme la Russie ou l’Iran.
La question de l’uranium nigérien est au cœur d’un bras de fer historique entre Niamey et Orano. En décembre 2024, le groupe français avait perdu le contrôle opérationnel de ses filiales au Niger, dont la Somaïr, la Cominak et le gisement d’Imouraren, l’un des plus riches au monde avec près de 200 000 tonnes de réserves. Orano a depuis engagé plusieurs procédures d’arbitrage international pour contester la nationalisation et la vente de l’uranium.
En septembre 2025, un tribunal arbitral du CIRDI a partiellement donné raison à Orano, en ordonnant au Niger de ne pas vendre ou transférer l’uranium produit par la Somaïr. Malgré cette décision, le gouvernement nigérien a confirmé sa volonté de poursuivre la commercialisation du métal stratégique, annonçant un défi juridique majeur pour l’État et le groupe français.
Selon certaines sources non encore vérifiées, un convoi transportant environ 1 000 tonnes d’uranium aurait récemment quitté Arlit en direction du port de Lomé, au Togo, via le Burkina Faso. Avec près de 5 % de la production mondiale d’uranium naturel, le Niger affirme ainsi sa position stratégique sur le marché international de cette ressource essentielle.
La nationalisation de la Somaïr et l’ouverture de son uranium au marché mondial traduisent la volonté de Niamey de contrôler pleinement ses richesses minières tout en intensifiant les tensions avec Orano et les autres acteurs internationaux impliqués dans l’exploitation de l’uranium.
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