La 122e édition du Gamou de Tivaouane se tient ce dimanche 15 septembre 2024. Le thème de cette année est «La reproduction du modèle prophétique». Des valeurs incarnées et diffusées aussi par Maodo.
Le thème du Gamou de Tivaouane de cette année sera axé sur «La reproduction du modèle prophétique». Une demande de Serigne Babacar Sy Mansour au Comité d’organisation au service du khalife Ababacar Sy (Coskas). Depuis plus d’un siècle, le Gamou a vibré autour de thèmes qui mobilisent l’intelligentsia Tidiane. Une façon de revisiter les enseignements de Elhadji Malick Sy qui est aussi l’incarnation de ce modèle prophétique pour les valeurs qu’il a su diffuser. Feu le professeur Iba Der Thiam disait de Maodo : «Ce stratège, ce généralissime en chef, placé à la tête d’une armée pacifique de plusieurs centaines de milliers d’âmes, n’a jamais eu d’autres armes que son chapelet, son verbe et sa plume». Maodo (le patriarche en langue pulaar) ou Mame Ass, est né au milieu du XIXe siècle à Gaya, un village proche de Dagana sur la rive gauche du Fleuve Sénégal. Dans «Les cahiers de l’islam», une revue d’études sur l’islam et le monde musulman, Seydi Diamil Niane, écrit : «Sa mère se nommait Fatima Wade Wélé, plus connue sous le nom de Mame Fâ Wade Wélé. Le prénom de son père fut Demba Khourédia Sy, mais il a remplacé son nom, de résonance païenne, par Ousmane, par lequel les générations postérieures l’auront connu.» Ce dernier, ajoute le socio- logue, «était réputé pour ses vastes connaissances, ce qui pourrait expliquer son choix de changer de nom». Deux mois avant la naissance d’Elhadji Malick Sy, Ousmane fut assassiné. Il rejoignit le monde céleste après avoir donné à son futur enfant «le nom de Malick Sy, en signe de reconnaissance envers son professeur Thierno Malick Sow». Ayant senti sa mort arriver, Ousmane aurait fait le sermon suivant : «Prenez soin de mes livres puisque Malick arrive bientôt si Dieu le veut.»
«Vulgarisation de la vie, de l’action, de la morale et de la tradition du Prophète»
De Elhadji Malick Sy, Docteur Rawane Mbaye, ancien commissaire au pèlerinage écrit : «Son impact au Sénégal réside principalement dans le fait qu’il a permis la vulgarisation, à une vaste échelle, de la vie, de l’action, de la morale et de la tradition du Prophète.» Elhadji Malick Sy a laissé, hormis les poèmes et autres ouvrages, deux livres majeurs en prose : «Ce qui suffit à ceux qui désirent un guide vers la présence du Maître des mondes» (Kifâyat alrâghibîn), ainsi que sa «Réduction au silence du dénégateur» (Ifḥâm al-nukir al-jânî). Le premier est consacré à la Loi et à la Voie où il insiste sur la nécessité d’une conformité entre les deux. A sa disparition en 1922, c’est son fils aîné, Ababacar, qui poursuit la mission. Le fondateur des dahira va présider aux destinées de cette confrérie pendant 33 ans. Ces trois enfants que sont Serigne Mansour Sy enco- re appelé affectueusement «Borom Dara Dji», Serigne Cheikh Tidiane Sy, plus connu sous le nom de «Al Makhtoum» et son frère cadet Abdoul Aziz Sy Al Amine auront aussi la lourde et délicate tâche de diriger la confrérie tidiane. Au rappel à Dieu de Serigne Babacar Sy, c’est son frère Mansour, père de l’actuel khalife général Serigne Babacar Sy Mansour qui lui succéda le temps d’une rose. Il a été khalife pendant 4 jours.
Malick SY