Le gouvernement du Sénégal a dévoilé son projet de loi de finances pour l’année 2026, le deuxième exercice budgétaire de l’ère Bassirou Diomaye Faye. Placé sous le sceau de la souveraineté, de la justice et de la prospérité, ce budget traduit la volonté d’un redressement profond de l’économie nationale, après des années de déséquilibres et d’endettement excessif.
Porté par l’Agenda national de Transformation (ANT) et la Stratégie nationale de Développement (SND 2025-2029), ce projet s’appuie sur une approche de transformation systémique visant une croissance durable et endogène. Le Plan de Redressement économique et social, baptisé « Jubanti Kom », en constitue le levier opérationnel avec trente-sept mesures phares destinées à restaurer la confiance et l’équilibre des comptes publics.
L’exécutif ambitionne de ramener le déficit budgétaire à 5,37 % du PIB en 2026, contre 7,8 % en 2025, avant d’atteindre la norme communautaire de 3 % en 2027. Dans le même esprit, la dette publique, aujourd’hui au-delà des seuils de soutenabilité, devra progressivement se replier vers 70 % du PIB. Pour y parvenir, le gouvernement mise sur un assainissement des finances publiques, une meilleure maîtrise de la masse salariale et un endettement plus sélectif et avantageux.
Le budget 2026 est arrêté à 7 433,9 milliards FCFA de dépenses et 6 188,8 milliards FCFA de recettes, soit une hausse globale de 23 % des ressources par rapport à 2025. Les recettes fiscales atteignent 5 384,8 milliards FCFA, tirées notamment des nouvelles mesures prévues dans le PRES : taxation du mobile money, hausse des droits sur le tabac, l’alcool, les jeux de hasard, et relèvement de certaines taxes à l’importation. Ces mesures devraient rapporter plus de 760 milliards FCFA additionnels.
L’État entend également renforcer la transparence et la crédibilité budgétaires. Les dépenses jusque-là rattachées à des lignes « transferts » seront désormais imputées de manière plus rigoureuse, tandis que la reddition des comptes sera systématisée via la publication régulière de rapports d’exécution et de performance.
Au plan sectoriel, le projet consacre d’importants investissements aux priorités sociales : 35 centres de santé seront construits et équipés, 2 250 professionnels de santé recrutés, et les infrastructures scolaires renforcées à travers un vaste programme de mise aux normes. L’État poursuivra aussi la construction d’universités à Matam et dans le Sénégal oriental, tout en soutenant la formation professionnelle, levier essentiel de l’emploi des jeunes.
Dans le domaine économique, la souveraineté alimentaire demeure un pilier central. Le Sénégal veut devenir une puissance agricole durable grâce à la mécanisation, à la maîtrise de l’eau et à la valorisation des produits locaux. Les secteurs du tourisme, de l’artisanat, du numérique et des pêches bénéficieront également d’un appui accru pour dynamiser la compétitivité et la création d’emplois.
Le gouvernement place enfin la bonne gouvernance, la sécurité et l’intégration africaine au cœur de son action. Les politiques de justice, de défense et de diplomatie seront réorientées pour consolider l’État de droit et affirmer l’engagement panafricain du Sénégal.
Avec une croissance attendue à 5 % en 2026, le Sénégal espère renouer durablement avec une trajectoire de développement équilibrée. Ce budget marque une étape décisive dans la volonté du président Diomaye Faye de bâtir un État souverain, éthique et performant, capable de répondre aux aspirations économiques et sociales de son peuple.
Emedia