Un atelier régional sur la traite des enfants se tient actuellement à Saly, à l’initiative de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes. Cette session de formation réunit des acteurs de la chaîne pénale venus du Sénégal, de la Gambie, de la Guinée et de la Guinée-Bissau. Objectif : renforcer leurs compétences en matière de techniques d’audition et d’accompagnement psychosocial des victimes.
La traite des personnes, en particulier celle des enfants, est une forme de criminalité particulièrement violente qui sévit en Afrique subsaharienne. Elle dépasse les frontières nationales, ce qui complique la lutte. « Les trafiquants exploitent les enfants en les envoyant dans d’autres pays pour des fins commerciales, voire sexuelles. Ils sont des milliers. Mais même un seul enfant, c’est déjà trop. La protection de l’enfance ne doit pas être seulement l’affaire des autorités : chaque citoyen, y compris les journalistes, a un rôle à jouer », a insisté Mody Ndiaye, secrétaire permanent de la cellule.
Selon lui, les États de la sous-région partagent les mêmes défis, ce qui rend la coopération indispensable. « Nous ne faisons pas de distinction entre les pays. Nos problèmes sont communs, c’est pourquoi nous devons unir nos forces pour contrer ces criminels qui défient nos lois et nos frontières », a-t-il souligné.
Mody Ndiaye n’a pas manqué de pointer du doigt la responsabilité de certains parents, complices par leur silence ou leur indifférence. « Les parents devraient être les premiers défenseurs de leurs enfants. Or, trop souvent, ils ferment les yeux. Il est temps d’adopter une approche globale, mêlant réponse judiciaire et accompagnement psychosocial. »
En Afrique de l’Ouest, les enfants représentent 60 % des victimes de traite identifiées. La forme d’exploitation la plus répandue reste la mendicité, un phénomène difficile à éradiquer, notamment à cause des pesanteurs socio-culturelles profondément enracinées.
Aboubakry Kane, Emedia Mbour