L’ancien président de la République, Macky Sall, a fait ce jeudi son grand retour sur la scène politique à travers un message lu par Sidiki Kaba lors de l’installation du secrétariat exécutif national de l’Alliance pour la République (APR). Dans un discours à forte teneur politique, il a adressé une critique frontale au pouvoir actuel, qu’il accuse de dérive autoritaire et de mise en péril de l’héritage démocratique du Sénégal.
« Sous nos yeux, la République se dérobe », a dénoncé l’ex-chef de l’État, estimant que le pays vit « un temps nouveau, dominé par un type de pouvoir jamais expérimenté au Sénégal ». Il a accusé le régime en place d’une « addiction à la violence destructrice » et de piétiner « les valeurs de l’État de droit et les principes de la République ».
Macky Sall a dénoncé un « effondrement programmé » du modèle démocratique sénégalais, autrefois cité en exemple sur le continent, et a affirmé que le pays est désormais « dirigé par un parti-État », une expression qu’il qualifie de « vieillerie politique » que l’histoire avait reléguée « au musée des horreurs ».
L’ancien président a également défendu son bilan, affirmant avoir légué un « formidable héritage » au peuple sénégalais. « Ni l’amateurisme, ni la haine revancharde ne pourront détruire ce que j’ai bâti », a-t-il martelé sous les applaudissements de ses partisans.
Concernant l’état de son parti, Macky Sall a salué la résilience de l’APR depuis la perte du pouvoir, se félicitant que la formation conserve « sa jeunesse militante, ses femmes engagées et sa diaspora rayonnante ». Il a annoncé la mise en place prochaine des secrétariats exécutifs départementaux, chargés de revitaliser les bases locales du parti.
L’ancien président a appelé à un renouveau politique fondé sur le rajeunissement, la féminisation et le renouvellement de la direction de l’APR, tout en tendant la main à l’opposition pour former une alliance large visant, selon lui, à « fermer la violente parenthèse politique ouverte le 24 mars 2024 ».
Ce retour de Macky Sall, plus de 18 mois après son départ du pouvoir, marque le lancement d’une nouvelle bataille politique, dans un contexte où les tensions avec le régime actuel continuent de s’intensifier.
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