Le gouvernement malien a franchi un cap majeur dans la refonte de son paysage politique. Réuni en session extraordinaire ce mardi 13 mai 2025, sous la présidence du Général d’Armée Assimi Goïta, le Conseil des ministres a adopté un décret historique : la dissolution de l’ensemble des partis politiques et des organisations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire national.
Cette décision s’inscrit dans la droite ligne des recommandations issues des Assises nationales de la Refondation. Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation a présenté le projet de décret, qui marque une rupture profonde avec le système politique en place depuis le retour au multipartisme dans les années 1990.
Selon le gouvernement, cette mesure vise à restructurer le système politique en réduisant le nombre de formations et en instaurant de nouvelles règles plus strictes. Parmi les propositions débattues lors de concertations nationales : la relecture de la Charte des partis, la fin du nomadisme politique, la suppression du financement public et du statut du chef de file de l’opposition.
Le décret interdit désormais toute réunion ou activité des partis dissous, ainsi que toute tentative de faciliter ces regroupements, y compris par la mise à disposition de locaux. Il proscrit également toute fonction dirigeante au sein d’organisations politiques dissoutes.
Le gouvernement affirme que cette mesure ne remet pas en cause le principe du multipartisme, mais constitue une étape vers une réorganisation complète du système politique malien. Le texte prévoit par ailleurs que le Général Assimi Goïta soit installé comme Président de la République pour un mandat de cinq ans renouvelable à partir de 2025, à l’instar des dirigeants des autres pays de l’Alliance des États du Sahel (AES).
Emedia