Invité de l’émission Jury du Dimanche, M. Mamadou Lamine Diallo, candidat à la présidentielle, docteur en économie, ingénieur des mines, président du mouvement Tékki et député à l’Assemblée nationale n’est pas totalement convaincu que le président Macky Sall va quitter ses fonctions le 2 avril prochain. « Il l’a dit et redit plusieurs fois. Oui, vous savez, j’aime bien le président, mais quand même, ce n’est pas la première fois qu’il dit une chose, qu’il redit une chose et après, finalement, il ne fait pas la chose. (…) Mais ce qui est constant, c’est que l’élection présidentielle est en cours. Puisque le décret que Macky Sall avait pris pour annuler la convocation, ce décret est devenu illégal. Donc, l’élection présidentielle aurait dû avoir lieu le 25 février. Il a refusé de l’organiser parce que c’est lui qui est le patron de l’administration. C’est pourquoi une des réformes que je propose, c’est que l’administration des élections devienne une administration autonome. Autonome. Et c’est important. La preuve. Si elle était autonome, elle aurait exécuté la décision du Conseil constitutionnel. Parce que les décisions du Conseil constitutionnel ont force de loi. Elles s’imposent à tout le monde », dit-il.
Revenant sur le dialogue, il affirme : « je pense que si le président Macky Sall nous avait pris au sérieux, parce que manifestement, il ne prend pas au sérieux les candidats retenus avant le 3 février, lorsqu’il décide de prendre son décret, la moindre des choses aurait été de les rencontrer. Il ne les a pas rencontrés. Après, il a préféré rencontrer ce qu’il appelle les recalés, qui se font appeler les spoliés. Donc, ça veut dire qu’il marque sa préférence pour ceux-là ». « C’est eux qui ont demandé à le rencontrer ? » « Non, moi je n’ai pas demandé à le rencontrer, parce que j’estime que je suis un candidat retenu. S’il a des problèmes pour organiser l’élection présidentielle, c’est à lui de demander à nous rencontrer. Il a demandé à me rencontrer personnellement. D’ailleurs, le 14 février, j’y suis allé. Je ne suis pas contre de rencontrer le président de la République.
Et les considérations que Macky Sall a soulevées la dernière fois lors de son speech de clôture au dialogue, disant qu’il y avait le ramadan, qu’il y avait carême, qu’il y avait Pâques, qu’il y avait Daaka… Il y a toujours quelque chose au Sénégal. Il y a des ziaras tout le temps. Non, non, je ne crois pas que ce soit des arguments. Honnêtement, pendant le mois de ramadan, il y a eu la bataille de Badr. Donc, ça n’empêche pas de faire campagne. Ça n’empêche pas de voter. Et donc, tout cela, à mon avis, ne sont pas des arguments valables. Ce qui est valable, C’est ce que le Conseil a dit. »
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)