Le dialogue national initié par le président de la République, Macky Sall, a été clôturé mardi dernier. Les membres de la commission qui statuaient sur la date de l’élection présidentielle sont tombés d’accord sur la date du 2 juin. Et en ce qui concerne la requête des candidats recalés et ceux dits spoliés, la commission chargée de réfléchir sur la date, n’est pas contre la reprise partielle du processus. Une autre commission conduite par le ministre des Affaires étrangères, Ismaïla Madior Fall, s’est penchée sur l’après 2 avril. Ses membres ont tranché pour que le chef de l’État reste au pouvoir jusqu’à installation de son successeur. Invité du Jury du Dimanche sur Iradio, M. Mamadou Lamine Diallo, candidat à la présidentielle, docteur en économie, ingénieur des mines, président du mouvement Tékki et député à l’Assemblée nationale a été interpellé sur ce dialogue. « Vous me faites parler du dialogue national. Vous savez, moi, je ne connais pas le dialogue national. Je ne sais pas ce que ça veut dire. Moi, je ne peux pas dialoguer avec Coumba Gawlo. Sa beauté légendaire, sa voix va nous emmener dans le champ des sirènes. Pourquoi vous ne pouvez pas dialoguer avec Coumba Gawlo ? ». Pour répondre à cette interrogation, il rétorque « mais je vais vous expliquer pourquoi. Je connais la concertation. Si le président de la République m’appelle à une concertation, c’est une concertation gérée. La concertation, c’est sérieux. C’est rigoureux. On parle de choses bien précises avec les gens qui en savent quelque chose. Mais les contours, les TDR avaient été bien définis pour ce dialogue. Il s’agissait de déterminer la date de la présidentielle et de ce qui va se passer après le 2 avril. Encore, ça regarde ces personnalités qui viennent de mondes différents. On n’est pas en train de parler de culture. On n’est pas en train de parler de religion. Moi, je considère que je suis sérieux. Je considère que je suis un homme d’État. Si je dois parler de culture, je vais parler de culture avec Boris Diop, peut-être. Mais là, on parle de politique. On parle d’élections. On parle de la présidentielle. Ça regarde qui ? Les candidats retenus par le Conseil constitutionnel », explique-t-il.
« Donc, vous, vous n’y êtes pas allé parce que juste le cadre n’était pas adéquat ? », lui a-t-on encore demandé ? « Je trouve que ce n’est pas sérieux. Le format aussi ce n’est pas sérieux. Je vous ai dit, là je n’ai jamais accepté les dialogues de Macky Sall. Jamais. Je lui l’ai dit. Moi, je me considère comme un homme sérieux. Je ne suis pas en train de faire du « tapalé » pour parler Wolof. Je ne pars pas là-bas. S’il m’appelle à une concertation sur une affaire pour laquelle je suis qualifié, la date de l’élection, oui, j’irai. Je discuterai avec lui. Je lui dirai, voilà ce que je pense, monsieur le président. Il peut ne pas être d’accord. Il peut être d’accord. Mais voilà. Le dialogue là, une espèce de « khawaré », pour moi, ça ne fait pas avancer les peuples. Ça ne fait pas avancer les États », a-t-il soutenu.
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)