L’ancien ministre et maire de Saint-Louis, Mansour Faye, s’en prend vivement aux nouvelles autorités dans une déclaration au ton acerbe. Il critique notamment l’arrêté primatorial N° 0020 du 22 janvier 2025, qu’il considère comme un simple « renforcement exorbitant des pouvoirs » du Premier ministre, sans réelle innovation par rapport aux textes existants.
Un décret controversé et des voyages ministériels en question
Selon Mansour Faye, sous le régime de Macky Sall, les ministres en mission à l’étranger devaient présenter un ordre de mission et un décret d’intérim avant leur départ. Il s’interroge donc sur l’utilité de cette nouvelle mesure, estimant qu’elle vise plutôt à « masquer les dérives notées » dans la gestion actuelle du pouvoir.
Il dénonce en particulier l’usage jugé abusif de l’avion présidentiel par le Premier ministre pour des déplacements qu’il peine à qualifier. « De mémoire de Sénégalais, c’est la première fois qu’un PM utilise l’aéronef de la République pour des missions dont les motivations restent floues », déplore-t-il, pointant du doigt des voyages fréquents dans la sous-région, notamment en Mauritanie et en Gambie.
Une diplomatie affaiblie et une crise économique grandissante
Pour Mansour Faye, ces déplacements ministériels posent un problème de transparence. Il exige des explications sur leur coût pour les contribuables et s’indigne du contraste entre ces voyages et la situation socio-économique du pays. Il évoque la hausse des prix des denrées de première nécessité, la précarité croissante et le désespoir des jeunes qui, faute de perspectives, rêvent d’émigrer au Qatar ou en Espagne, même pour des travaux pénibles.
L’ancien ministre conclut en affirmant que la République est en souffrance et que les priorités du gouvernement devraient être ailleurs, face aux urgences économiques et sociales.