Le candidat de la coalition Diao 2024, le Sénégal en mouvement était devant le jury du Dimanche. Sur les ondes de la 90.3, Iradio, El Hadji Mamadou Diao dit Mame Boye Diao, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a été interpelé sur la lancinante question de la migration irrégulière. Sur ce, il invite les pouvoirs publics à se poser pour apporter des solutions à ce phénomène qui coûte la vie à des centaines de jeunes sénégalais. « Parce que c’est la quête d’un mieux-être qui a amené des sénégalais à braver la mer et malheureusement parfois avec des coups humains terribles. Les hommes politiques, les pouvoirs publics s’émeuvent tous de cette situation qui est déplorable et son endiguement a atteint aujourd’hui son paroxysme qui mérite qu’on s’arrête et qu’on en parle sérieusement. J’ai invité les pouvoirs publics à se poser, c’est-à-dire au besoin, par un conseil présidentiel ou un conseil interministériel qui puisse spécifiquement s’occuper de cette question-là », a-t-il soutenu. Selon lui, les mesures qui ont été prises continuent de montrer leur inefficacité. « Parce que vous vous rendez compte que ce n’est plus un phénomène de départ massif voulu, mais c’est comme si c’est un phénomène de mode. Mais il y’a des raisons historiques et il ne faut pas les oublier. D’habitude, les flux migratoires sont des phénomènes mondiaux connus. L’Europe a été le plus grand exemple en venant en Afrique puis en Amérique. Mais la cause de la migration est toujours connue. Soit il y’a des causes économiques donc une absence de réponse des politiques publiques par rapport aux préoccupations des jeunes en matière d’emploi soit une question lancinante qui a trait aux libertés », a souligné le candidat de la coalition Diao 2024, le Sénégal en mouvement.
À la question de savoir qu’est-ce qu’il va proposer comme solution une fois élu président de la République du Sénégal ? Il rétorque qu’ « il faut connaître d’abord les populations qui sont en train d’émigrer. Pour pouvoir donner des réponses il faut savoir en faire une typologie. C’est pourquoi je dis qu’il faut une réflexion plus globale. Il ne faut pas en faire uniquement une question du gouvernement. Ce n’est pas possible. Il faut également que les questions économiques soient adaptées aux préoccupations des populations. C’est vrai que le régime en place a beaucoup fait mais je pense qu’il faut une corrélation entre les besoins économiques, les besoins socio-économiques des populations et les politiques publiques. Parce que nos potentiels en matière d’élevage, d’agriculture, de pêche et d’artisanat ne sont pas pris en compte dans l’élaboration des réponses appropriées qui puissent permettre que ces secteurs soient pourvoyeurs d’emploi ». Et d’ajouter : « beaucoup de stratégies qui ont été mises en place en matière d’emploi prennent en compte très souvent ce que j’appelle l’environnement formel ou l’éducation formalisée française alors que notre potentiel peut ne pas obéir à ce carcan-là. Donc si on doit donner une réponse économique qu’on s’intéresse à ces secteurs-là et qu’on crée tout ce qui est mécanismes de renforcement qui permettent l’autonomisation dans leur activité, la production à grande échelle et certainement la commercialisation. Il faut mettre ces secteurs dans des mécanismes de performance. Il faut aussi qu’on ose affronter nos homologues européens les yeux dans les yeux. Une politique migratoire doit être organisée. Ils ne peuvent pas à bon droit venir dans nos pays comme ils veulent et qu’ils puissent créer des critères tristiques à la limite très répressifs d’émigration. Je suis donc pour la réciprocité. Il faut donner des réponses fermes ».
Cheikh Moussa SARR
Abdoulaye SYLLA (Photo)