Le phénomène de la migration irrégulière s’est accentuée ces derniers temps avec l’arrivée massive des migrants en Europe. Pape Mahawa Diouf, Directeur de l’Agence Sénégalaise de Promotion Touristique (ASPT) et membre de la cellule de communication de Benno Bokk Yaakar invité du Jury du Dimanche a été interpellé sur ce qui n’a pas marché dans la gestion des questions liées à ce fléau. « La réponse la plus spontanée, c’est tout de suite de dire que c’est une suite d’échecs des politiques de jeunesse et d’emploi. On peut l’entendre. Mais si on pousse les choses un peu plus loin et qu’on regarde bien les profils de ceux qui sont des candidats à l’immigration, ça appelle à une forme de complexification, si le mot existe en tout cas, une analyse un peu plus complexe du phénomène. Lorsque des politiques de migration, des professionnels de la fonction publique, des enseignants, lorsqu’il y a des gens qui ont une activité florissante, choisissent de prendre un certain montant quand même pour l’engager dans un voyage vers d’autres horizons, il faut peut-être pousser la réflexion plus loin sur d’abord la projection, sur l’idéal de vie, sur l’envie d’ailleurs et surtout sur le fait qu’il y a quand même du point de vue global, une forme d’attirance sur le bureau », affirme-t-il sur les ondes de la 90.3 Iradio.
Aux membres de l’opposition qui soutiennent que des personnes quittent le pays par peur de représailles, il leur répond : « non, je ne pense pas que le Sénégal soit un pays dangereux du point de vue des libertés, au point que les gens quittent le pays. Mais d’abord, si quelqu’un quitte son pays pour aller ailleurs, c’est que chez lui, il n’est pas satisfait. Ça, c’est une évidence. Maintenant, ce qu’on cherche à comprendre, c’est est-ce que c’est simplement des questions liées à l’emploi ou pas ? Pour répondre à cette interrogation, je dirais que nous ne sommes en tout cas pas dans le plein d’emplois. Ça c’est évident. Et c’est bien pour ça qu’on a mis en place une politique visant à une multiplication des infrastructures, visant à changer les filières pour professionnaliser les filières de formation, pour régler la question de l’employabilité, visant à faire des réformes pour attirer davantage d’investissements et aussi de pousser un cap vers l’industrialisation. Mais tout ça, vous le faites en ne prévoyant pas effectivement la Covid-19 qui peut survenir, la guerre en Ukraine qui peut créer des obstacles ».
Cheikh Moussa SARR et Abdoulaye SYLLA (Photo)