C’est comme s’il ne se doutait pas du sort réservé à l’Assemblée que le groupe parlementaire Benno a réagi hier dans la foulée de la dissolution prononcée par le Président Diomaye. Abdou Mbow et ses camarades, majoritaires au sein de cette défunte 14e Législature, parlent d’un «parjure» exécuté de «manière cynique» par le chef de l’Etat pour «bloquer l’initiative de la motion de censure» visant son Pm.
Sans nul doute les députés de Benno bokk yaakaar ne s’attendaient pas à un miracle maintenant en vie cette 14e Législature. Aussitôt sa dissolution prononcée, ce jeudi soir, par le Président Diomaye, ils sont montés au créneau. «En décidant de dissoudre l’Assemblée nationale en pleine session extraordinaire qu’il a lui-même convoquée et à la veille de la déclaration de politique générale dont il a lui-même fixé la date, le président de la République vient de commettre un parjure, exécutant en cela, et de manière cynique, les instructions de son Premier ministre», a observé, dans son communiqué, le groupe parlementaire. Ainsi, pour Abdou Mbow et ses collègues, le chef de l’Etat ne cherchait qu’à «bloquer l’initiative de la motion de censure déposée par la majorité en usant de manière pernicieuse des dispositions de la Constitution l’habilitant à convoquer une session extraordinaire, avec un ordre du jour surchargé à dessein, fixer une date pour la déclaration de politique générale différente de celle proposée par la Conférence des Présidents et prononcer la dissolution la veille».
Faire bloc pour les Législatives
Cette décision, d’après la majorité, «relève simplement de l’indignité républicaine et de la petite politique» par laquelle les «deux hommes» à la «tête de notre pays s’amusent avec nos institutions pour satisfaire leurs besoins politiques urgents, qui semblent être la dissimulation de leur incapacité à résoudre les problèmes des Sénégalais et de conduire les politiques propres à les faire sortir du marasme dans lequel leur politique les a plongés». De ce fait, le groupe parlementaire Benno bokk yaakaar «a décidé d’appeler les Sénégalais à dénoncer avec la dernière énergie, ces agissements d’une autre époque de ce régime qui veut en finir avec la démocratie et installer une dictature» dans le pays. Mais aussi de se mobiliser «pour les faire battre à plate couture aux prochaines élections législatives» convoquées au mois de novembre.
Falilou MBALLO