Les appels à manifester se poursuivent, parallèlement, les acteurs politiques jouent la carte de l’apaisement. Dans la foulée du projet de loi d’amnistie pour Sonko et Cie, annoncé par Le Quotidien, Pierre Goudiaby Atépa a révélé, lundi, sur Rfm, que «les deux hommes (Macky Sall et Ousmane Sonko) sont prêts à faire des concessions importantes pour décrisper l’atmosphère politique». L’architecte précise : «Je voudrais vous dire que le président de la République que j’ai rencontré veut la paix. Ce qui s’est passé hier, c’est hier,
aujourd’hui, c’est aujourd’hui. Le temps de la paix entre Sénégalais est arrivé.» Proche de l’opposant en prison, dont il avait soutenu la candidature en 2019, Atépa a ajouté que la Première Dame, «Marième Faye Sall a joué un rôle important» dans ce rapprochement des positions, sans plus de détail. Sur le dialogue annoncé, il nuance : «On a vu ce que les dialogues ont apporté. C’est plutôt des concertations.» Il a également fait allusion aux menaces qui frappent aux portes du Sénégal. «N’oubliez pas ce qui passe à nos frontières et ne pensez que ce qui se passe ailleurs ne pourrait jamais arriver chez nous serait une très grave erreur», a-t-il conclu.
Retour de Atépa sur la scène
Cette médiation de Atépa qui a déjà abouti au rétablissement du signal de Walf Tv, dimanche, puis qui a rapproché les positions radicales entre Macky Sall et Ousmane Sonko a surpris plus d’un. Puisqu’il y a quelques mois, le chef de l’Etat s’en était violemment pris à l’homme d’affaires lors du Conseil des ministres décentralisé à Fatick. «J’ai vu des escrocs, des soi-disant
cadres Casamançais, qui écrivent au président. Moi, je ne vous réponds pas, je ne réponds pas à ces gens-là. D’abord, il n’y a aucun cadre réel, c’est un seul individu qui s’est permis d’écrire. Je ne reconnais pas ces soi-disant cadres. Il faut respecter les gens, mais c’est à vous aussi de vous faire respecter», avait-il fulminé pour répondre à la demande formulée par Pierre Goudiaby Atépa et son collectif pour la «libération immédiate» de Sonko. Et l’architecte a évoqué cet épisode hier sur Rfm qu’il a minimisé. «Vous avez suivi le ou les incidents entre le président de République et moi-même. C’est comme entre la langue et les dents, il y a parfois des accrochages. Cela n’empêche pas qu’elles restent des compagnons», a-t-il dit.
Hamath KANE