« Par ma présence à ce Forum, j’ai voulu exprimer mon attachement personnel à la santé et la place qu’elle occupe dans l’action de mon gouvernement. L’histoire récente de la pandémie COVID-19 nous a montré combien nous étions vulnérables, mal préparés face aux pandémies et que par conséquent la santé doit être une priorité permanente », a expliqué le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye.
Le chef de l’Etat est en visite à Paris. Il prend part au Forum mondial sur l’innovation vaccinale co-organisé par l’Union africaine et l’Alliance Gavi. Dans son discours, il a soutenu que la santé doit être une priorité constante pour nous. « L’un des défis majeurs de l’Afrique aujourd’hui est de produire des vaccins, des médicaments et d’effectuer des diagnostics. Nous devons être capables d’atteindre différents réseaux de distribution de médicaments pour atteindre le niveau de santé du futur. C’est l’un de nos défis actuels, et nous demandons à tous de nous soutenir dans cette mission. Cette question est une priorité aussi importante que les situations de guerre ou le changement climatique », dit-il.
Le président sénégalais rappelle que l’’Afrique possède une capacité de production locale de vaccins, et certains pays pionniers se sont engagés dans cette voie, comme le Sénégal avec l’Institut Pasteur de Dakar. « Cet institut, créé il y a un siècle, a une expérience de cent ans dans la production de vaccins. L’Institut Pasteur de Dakar a produit son premier vaccin contre la fièvre jaune en 1937, et ce même vaccin a été préqualifié par l’OMS en 1966. Pour renforcer ses réalisations et produire plus de vaccins, l’institut s’est fixé comme objectif de produire 60 % des vaccins en Afrique d’ici 2040 », affirme le chef de l’Etat. Avant d’ajouter : « pour atteindre ces objectifs, l’Institut Pasteur de Dakar a développé un programme ambitieux estimé à 250 millions de dollars. Ce programme vise à améliorer toute la chaîne de valeur de l’immunisation, de la définition des besoins à la production et à la distribution de vaccins. L’acquisition d’équipements est en cours de finalisation. Le site de vaccinopole de Diamniadio est l’une des unités de ce programme et aura une capacité de production annuelle de trois millions de vaccins, utilisant des plateformes technologiques telles que l’ARN messager. Nous avons également développé une agence nationale de réglementation pharmaceutique pour atteindre le niveau nécessaire à l’accréditation des différents vaccins. Tout cela n’aurait pas été possible sans un soutien supplémentaire en ressources pour financer la recherche, l’innovation et les infrastructures de santé ».
Par ailleurs, il a remercié les pays, les institutions et les organisations partenaires, en particulier GAVI, pour leur soutien constant au Sénégal, notamment dans la promotion de l’immunisation et des vaccins. « Notre partenariat avec GAVI a permis d’obtenir de nombreux résultats positifs. Merci, M. Barroso, pour ce soutien permanent. Il a contribué à l’efficacité de notre programme national d’immunisation et à la lutte contre la mortalité infantile. Je sais que GAVI obtient les mêmes résultats positifs dans d’autres pays en matière de santé, de prévention et de fourniture de services médicaux de base », déclare Bassirou Diomaye Faye.
Il conclut : « lutter contre la mortalité infantile est un élément essentiel de solidarité et, en reconnaissant ces services rendus aux pays bénéficiaires, GAVI mérite un soutien constant de la communauté internationale. C’est pourquoi, en tant que président de la République du Sénégal, j’appelle tous les pays et les institutions partenaires à contribuer très généreusement au réapprovisionnement du fonds GAVI pour la période 2026-2030. Soutenir le financement de GAVI, c’est aussi investir stratégiquement dans la protection de nos enfants et des générations présentes et futures. Je m’engage dans cette campagne en faveur de GAVI et vous invite tous à vous mobiliser ensemble ».
Cheikh Moussa SARR