La Fédération des Associations et Groupements des Sénégalais en Mauritanie (FAGSEM) a annoncé ce mardi un arrêt général de travail de 48 heures à compter du mercredi 16 juillet sur toute l’étendue du territoire mauritanien. Cette action vise à dénoncer les rafles, interpellations abusives et mauvais traitements dont sont victimes de nombreux ressortissants sénégalais, en dépit des récents accords de coopération entre Dakar et Nouakchott.
Selon la FAGSEM, des Sénégalais sont arrêtés à domicile, sur leur lieu de travail ou dans la rue, parfois en possession de documents légaux. Parmi les cas cités : un jeune homme interpellé alors qu’il détenait un reçu de dépôt pour sa carte de séjour, un autre arrêté dès son arrivée à Nouakchott malgré la présentation d’une « Devise » – un titre provisoire de séjour valable trois mois, délivré par les autorités mauritaniennes. Dans certains cas, ce document aurait été déchiré par les forces de l’ordre.
Alors que le 2 juin dernier, les deux pays ont signé un accord réduisant drastiquement le coût de la carte de séjour – de 30 000 à 3 000 ouguiyas – dans un esprit de coopération renforcée, la FAGSEM déplore un écart préoccupant entre les engagements diplomatiques et les pratiques sur le terrain.
Elle pointe également les lourdeurs administratives : seuls deux centres seraient disponibles pour le dépôt des dossiers de régularisation, rendant le processus difficile, voire inaccessible, pour de nombreux Sénégalais. Cette situation alimente un climat de peur et d’insécurité : certains travailleurs n’osent plus sortir, et des malades évitent les hôpitaux par crainte d’être arrêtés.
Tout en appelant les Sénégalais de Mauritanie à respecter les lois du pays hôte et à conserver des documents valides, la FAGSEM exhorte les autorités mauritaniennes à cesser les rafles et à respecter les pièces légales détenues par les ressortissants. Elle demande aussi à l’État du Sénégal de renforcer son assistance consulaire et aux deux gouvernements d’appliquer pleinement les accords bilatéraux signés.
Rappelant les liens profonds qui unissent les deux peuples par l’histoire, la culture, la religion et la géographie, la FAGSEM souligne la nécessité de préserver une cohabitation pacifique et équitable, dans l’esprit des déclarations du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani.
Emedia