Les 24 et 25 février, un forum d’envergure s’est tenu à Saly, réunissant des acteurs clés du gouvernement, des décideurs politiques et des universitaires pour discuter de l’économie du soin au Kenya et au Sénégal, deux pays pilotes.
Organisé par le Consortium Régional pour la Recherche en Économie Générationnelle (CREG), avec le soutien de la Fondation William et Flora Hewlett, cet événement s’inscrit dans un projet visant à influencer les décisions politiques et scientifiques en faveur d’une transformation des systèmes de soins en Afrique.
Le Programme mondial du travail de soins non rémunérés et l’agenda de l’économie du soin mettent en lumière la nécessité de reconnaître, réduire et redistribuer la charge disproportionnée de ce travail, principalement assumée par les femmes. Les participants au forum ont souligné que le temps et l’énergie consacrés aux soins constituent un frein aux opportunités économiques des femmes.
« À travers notre recherche, nous avons choisi le Kenya et le Sénégal comme pays pilotes. Notre constat est que le travail domestique non rémunéré pèse lourdement sur l’économie. Le capital humain et l’éducation reposent en grande partie sur ces activités, c’est pourquoi nous plaidons pour leur intégration dans la matrice de comptabilité sociale », explique le professeur Latif Dramani, coordonnateur du CREG.
De son côté, Aissata Fall, directrice Afrique de Population Reference Bureau (PRB), souligne que « l’économie du soin est un concept vaste et souvent mal défini. Il englobe des tâches comme la cuisine, l’accompagnement des personnes dans leurs besoins physiques et psychologiques. La pandémie de Covid-19 a révélé son importance fondamentale pour l’équilibre des sociétés. Il est donc crucial d’en évaluer le coût et de l’intégrer dans les politiques publiques ».
Aboubakry Kane, Emedia Mbour