Le quartier de Pikine, à Saint-Louis, a accueilli la visite de Balla Moussa Fofana, ministre de l’Urbanisme, du Logement et de l’Hygiène publique. Comme ses prédécesseurs, il est venu constater les difficultés des habitants et promettre des solutions. Cependant, à Pikine, les habitants oscillent entre l’espoir d’un changement réel et la méfiance née de nombreuses promesses non tenues.
Depuis des années, Pikine fait face à des problèmes d’infrastructures, des inondations récurrentes et un cadre de vie dégradé. À chaque saison des pluies, les rues se transforment en marécages, favorisant la propagation des maladies et compliquant la vie quotidienne. Les visites ministérielles se succèdent, accompagnées d’engagements réitérés, mais peu de changements concrets se matérialisent.
« Nous avons trop entendu de promesses. Regardez autour de vous, rien n’a changé. Ce que nous attendons désormais, ce sont des actions concrètes ! » s’insurge Mamadou Sène, un habitant du quartier.
Avec l’arrivée d’un nouveau régime, certains habitants veulent croire en un véritable renouveau. L’élection présidentielle a ravivé l’espoir d’une rupture avec les anciennes pratiques.
« Nous avons voté pour le changement, pour mettre fin aux vieilles habitudes. Nous voulons voir si ce gouvernement est différent des précédents », confie Abdoulaye Ba, un jeune du quartier.
D’autres, comme Fatou Diop, commerçante, restent prudents : « Ce gouvernement est nouveau, alors nous lui donnons une chance. Mais il doit savoir que notre patience a des limites. Si rien ne change rapidement, ce sera encore une déception. »
La population de Pikine ne veut plus de simples discours. Les habitants attendent des projets concrets, des chantiers visibles et des résultats tangibles. La confiance, ébranlée par des années d’inaction, ne pourra être restaurée que par des actions immédiates.
« Nous sommes prêts à collaborer, mais l’État doit prouver son sérieux. Pour regagner notre confiance, il faut que de vrais travaux commencent », insiste Aissatou Ndiaye, mère de famille.
Alioune Diop, responsable d’association, résume le sentiment général : « Nous ne demandons pas l’impossible. Juste des routes praticables, des égouts fonctionnels et un environnement sain pour nos enfants. Est-ce trop demander ? »
L’espoir est là, mais il reste fragile. Le quartier de Pikine, longtemps oublié, attend désormais des résultats. Le gouvernement est à l’épreuve : soit il tient ses promesses et amorce un véritable changement, soit il perdra la confiance d’une population qui a déjà trop souffert de l’inaction. L’heure des actes a sonné.
Momar Alice Niang, Emedia Saint-Louis