Dans son rapport annuel 2024, Amnesty International dénonce une année marquée par la répression violente des manifestations au Sénégal, la restriction des libertés publiques et des atteintes persistantes aux droits des femmes, des enfants et des migrants.
Quatre personnes, dont un adolescent, ont été tuées par les forces de sécurité lors des manifestations contre le report de la présidentielle en février. Plus de 150 personnes ont été arrêtées, et plusieurs journalistes agressés. Une loi d’amnistie adoptée en mars a clos les poursuites liées à ces violences, empêchant les familles des victimes d’obtenir justice.
Le rapport pointe aussi la surpopulation carcérale, une épidémie de tuberculose à la prison de Rebeuss, ainsi que l’arrestation de figures politiques pour des propos critiques envers le pouvoir.
Les droits des femmes restent limités par un Code de la famille inégalitaire. Les enfants talibés continuent de mendier dans les daaras, en dépit des lois sur la traite. Amnesty déplore également la mort de près de 1 000 migrants sénégalais en mer entre janvier et mai.
Sur le plan environnemental, les autorités ont suspendu les activités minières le long de la rivière Falémé face aux risques de pollution. Le nouveau gouvernement, dirigé par le président Diomaye Faye et son Premier ministre Ousmane Sonko, a lancé des réformes judiciaires, mais la route reste longue pour garantir le respect des droits humains.
Emedia