Le coupé-décalé est une danse ivoirienne.
La Côte d’Ivoire est la première économie de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) devant le Sénégal ; c’est donc la locomotive. Pour que le Sénégal continue son chemin dans cette CAN, il faut que cette locomotive soit coupée et décalée pour libérer les rails qui mènent vers les quarts de finale.
La Côte d’ivoire est une fois et demie plus vaste que le Sénégal et plus peuplée avec 28 millions d’habitants (18 millions pour le Sénégal). Elle fait 40% du PIB et 20% de la population de l’Uemoa (8 pays); le Sénégal fait 15% du PIB et 12% de la population.
Elle est sortie du groupe des pays à développement humain faible en 2022, pour rejoindre celui des pays à développement humain moyen; le Sénégal est encore dans le groupe à développement humain faible. La Côte d’ivoire est classée 159e sur l’indice de développement humain (IDH), le Sénégal est 170e (sur 191).
En 2023, le taux de croissance de la Côte d’ivoire est de 6,2% (4,1% pour le Sénégal). Malgré tout, le taux de pauvreté est élevé (35% selon des estimations de 2020) comme au Sénégal (37%). La dette publique de la Côte d’ivoire représente 58% du PIB; le Sénégal est à 76%.
Pour rappel, le siège de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) est au Sénégal mais le gouverneur est toujours ivoirien. Le Sénégal respecte tellement cet accord que même lorsqu’il a organisé la CAN en 1992, il a laissé la Côte d’ivoire gagner la coupe d’Afrique à Dakar. Aujourd’hui, c’est la Côte d’ivoire qui abrite la CAN (c’est le siège), la coupe doit revenir au Sénégal (gouverneur) si on applique la réciprocité. Sinon rien n’empêche que le prochain gouverneur de la Bceao soit un sénégalais.
Pr Abou KANE
FASEG/UCAD