Au Sénégal, un nouveau gouvernement a été nommé par le nouveau Premier ministre Sidiki Kaba. C’est un gouvernement resserré avec 34 ministres au lieu de 39 précédemment et il sera chargé de mener le pays à la prochaine présidentielle prévue le 24 mars prochain. Invité de l’émission Jury du Dimanche sur les ondes de la 90.3 Iradio, Seydi Gassama, directeur exécutif d’Amnesty International Sénégal a donné son avis justement sur ce nouveau gouvernement. « Oui, je vais commencer d’abord par féliciter Me Sidiki Kaba, le nouveau Premier ministre de la République du Sénégal. Je pense que son accession à ce poste, même si on ne sait pas si cela va durer très longtemps, est un couronnement de son sérieux, de sa rigueur, mais surtout de sa loyauté envers l’État, envers les institutions. Maintenant, la pertinence d’avoir un gouvernement aussi pléthorique. Oui, on aurait pu resserrer plus, mais encore une fois, l’État, c’est les différents services. On est toujours dans une période d’incertitude, où tous les jours, il y a le nouveau rebondissement. Donc, il faut mettre en place des hommes et des femmes qui puissent faire face à tous les rebondissements auxquels on pourrait être confrontés. Et le ministère le plus attendu, je pense que c’était le ministère de l’Intérieur, chargé de l’organisation de l’élection présidentielle. Il a été confié à M. Makhtar Cissé », a-t-il précisé.
Sur le choix du Premier ministre, il indique : « la société civile avait demandé à ce qu’une personnalité neutre soit nommée à ce poste, comme cela fut le cas du temps d’Abdou Diouf, qui avait nommé le général Cissé pour conduire une élection irréprochable en 2000. Je crois qu’Abdoulaye Wade également, en 2012, à la suite d’une demande de l’opposition, avait nommé un haut fonctionnaire, le ministre chargé des élections. On aurait pu avoir la même chose, pour vraiment réduire les risques de contestation des élections. Le président Macky Sall n’a pas suivi ses illustres prédécesseurs. Il a décidé de nommer à ce poste Makhtar Cissé, qui est un technocrate. N’oubliez pas que c’est un douanier. Il est certes dans l’arène politique, mais on l’a très peu entendu dans des controverses, dans des invectives avec l’opposition. Donc, on peut estimer que même si on n’a pas eu une personnalité neutre, comme le voulait la société civile et une bonne partie de la classe politique, Makhtar Cissé va être, évidemment, digne de la confiance des Sénégalais. Donc, s’il prend conscience du fait que son avenir politique va au-delà de cette élection, je pense qu’il va s’attendre à organiser une élection correcte ».
Cheikh Moussa SARR et Pape Doudou DIALLO (Photo)