À quatre jours du lancement de la cinquième édition du Tour international de cyclisme de la Casamance, prévue du 1ᵉʳ au 7 décembre, le coordonnateur de l’évènement, Ibrahima Diassy, alerte sur un manque de moyens « très préoccupant » qui menace sérieusement la tenue de la compétition.
Selon lui, malgré de nombreuses démarches entamées depuis le mois de juin à Dakar, l’essentiel des structures sollicitées n’a toujours pas donné suite, plongeant l’organisation dans une situation critique alors que les premières équipes étrangères sont déjà sur place.
Le comité assure avoir déposé des courriers auprès de plusieurs institutions et entreprises publiques, en obtenant leurs décharges. Seule l’Assemblée nationale a reçu les organisateurs par l’intermédiaire de son vice-président chargé de la commission sportive, mais « aucun engagement concret » n’a encore été pris. Le Premier ministre a également répondu au courrier et recommandé un contact avec le ministère du Tourisme, mais celui-ci n’a pas encore réagi, hormis une entité rattachée, l’ASPT, déjà partenaire de l’évènement.
Parmi les structures les plus attendues, la LONASE occupe une place centrale. Diassy espère un soutien de son directeur général, Toussaint Manga, originaire de la Casamance. Le Port autonome de Dakar et plusieurs ministres de la région; dont Olivier Boucal et Yancoba Diémé, ont également été sollicités, mais aucune réponse formelle ne leur est encore parvenue.
Face à l’urgence, le comité d’organisation se voit contraint d’envisager une réduction drastique du programme : cinq jours de compétition pourraient être ramenés à trois, une option jugée difficilement réalisable. Pendant ce temps, les équipes européennes venues de Belgique, de France, des Pays-Bas et d’autres pays s’entraînent déjà à Cap-Skirring. Celles de la sous-région, notamment du Congo, sont attendues dans les prochains jours, tout comme les équipes sénégalaises.
À ce stade, seuls deux partenaires ont confirmé leur soutien : l’ASPT et la Casamançaise, qui fournit une dotation d’eau et promet une contribution symbolique pour l’animation culturelle. « Ce sont les seuls appuis régionaux que nous avons pour le moment, et cela ne couvre pas l’ensemble du budget », regrette Diassy.
L’édition 2025 du Tour international de Casamance, placée sous le thème « Paix et cohésion sociale, moteur de développement pour la relance des activités socioéconomiques de la Casamance », devait mobiliser une cinquantaine de cyclistes venus d’Europe et d’Afrique de l’Ouest. Les compétitions doivent débuter le mardi 2 décembre à Bignona, avec une première étape de 98 kilomètres vers la boucle du Blouf. Suivront Tobor–Sédhiou (105 km) le 3 décembre, Samine–Kolda (90 km) le 4, puis Samine–Ziguinchor (86 km) le 5 décembre. Une randonnée entre Ziguinchor et Cap-Skirring est prévue le 6 décembre, avant un contre-la-montre entre le carrefour La Paillote et celui de Cabrousse dans l’après-midi.
« Si les autorités ne réagissent pas, ce sera une grande déception pour tous ces participants qui ont fait le déplacement jusqu’au Sénégal », avertit le coordonnateur, qui appelle une nouvelle fois les institutions et entreprises publiques à soutenir urgemment la tenue de l’évènement.
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