La décision vient de tomber dans l’affaire Bah Diakhaté et l’Imam Cheikh Ahmet Tidiane Ndao. Ils ont été relaxés du délit d’offense à une personne exerçant une fonction. Cependant, ils ont été déclarés coupables de diffusion de fausses nouvelles avant d’être condamnés à trois mois de prison ferme. Ils devront également payer chacun une amende 100 mille francs.
Pour mémoire, le maître des poursuites avait requis contre l’activiste Bah Diakhaté et l’imam Cheikh Tidiane Ndao six mois de prison ferme. Il a demandé au tribunal de les déclarer coupables des délits de diffusion de fausses nouvelles et offense à une personne exerçant une fonction, à savoir le Premier ministre Sonko. En sus de cette peine, il a sollicité à ce qu’ils paient une amende de 100 mille francs ainsi que le retrait des propos incriminés sur les plateformes avec le concours de la Commission de protection des données personnelles (Cdp) et la Brigade de cyber sécurité. Ce n’est pas tout puisqu’il avait demandé à ce que la décision qui sera rendue par le juge soit publiée dans trois quotidiens et deux sites.
S’agissant des faits, Bah Diakhaté avait soutenu dans une vidéo que «le cursus politique de Ousmane Sonko est difficilement détachable de ceux qui font la promotion de l’homosexualité». Attrait à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar la semaine dernière, il a confirmé ses propos. Mieux, il a apporté la preuve de ses allégations. «J’ai dit que le mot casus belli ne rime pas avec tolérance. On ne peut pas déclarer la guerre puis parler de tolérance », a-t-il dit. À l’en croire, il voulait prouver à la population que les gens qui critiquaient son leader, Macky Sall, sur la question de l’homosexualité, n’ont pas fait mieux. Toujours devant le tribunal, le mis en cause a indiqué que Sonko, en faisant sa déclaration de patrimoine en 2016, a caché la vente d’une maison moyennant la somme de 100 millions de francs.
De son côté, l’Imam Ahmet Tidiane Ndao a balayé d’un revers de main les déclarations qui lui ont été attribuées par les enquêteurs. Il dit avoir signé le procès-verbal parce qu’il a été contraint de le faire. Par ailleurs, dit-il : « j’ai des talibés et des enfants qui ont un certain respect et amour envers Sonko. Alors j’ai posé des questions en demandant si vraiment il a des accointances avec les homos.» «Si vous pouvez, mettez-moi en prison pour 10 ans. Je n’ai jamais présenté des excuses en affirmant que j’ai été induit en erreur. J’étais contraint de signer le procès-verbal de police».
Pour finir, les avocats de la défense ont plaidé pour la relaxe.
Cheikh Moussa SARR