L’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis, reconnue pour son excellence académique, traverse une période de turbulences marquée par une série de tragédies ayant frappé la communauté universitaire ces dernières années. Entre décès mystérieux, affrontements violents et crimes passionnels, l’UGB semble être en proie à une crise sécuritaire qui suscite inquiétude et interrogations quant à la protection des étudiants.
Un nouveau drame avec la mort de Matar Diagne

Le 10 février 2025, la communauté universitaire de Saint-Louis a été bouleversée par la découverte du corps sans vie de Matar Diagne, étudiant en master de droit public. Le jeune homme, originaire de Guinaw Rails à Dakar, a été retrouvé dans sa chambre du village A du campus social. Une lettre posthume, attribuée à Matar Diagne, a circulé sur les réseaux sociaux, laissant entendre un possible suicide. Cependant, l’ouverture immédiate d’une enquête par les autorités judiciaires vise à élucider les circonstances exactes de ce drame.
La mort tragique de Fallou Sène en 2018

Le 15 mai 2018, Fallou Sène, étudiant en deuxième année de Lettres modernes, perdait la vie lors de violents affrontements entre étudiants et forces de l’ordre. La cause des tensions était le retard dans le paiement des bourses, une problématique récurrente dans les universités publiques sénégalaises. Lors de ces manifestations, la répression policière a viré au drame, emportant la vie de Fallou Sène, tué par balle. Sa mort a provoqué une vague d’indignation et a renforcé les appels à un meilleur dialogue entre l’État et les étudiants.
Le meurtre de Seynabou Ka Diallo en 2022

Un autre drame, tout aussi choquant, est survenu en 2022 avec le meurtre de Seynabou Ka Diallo. L’étudiante a été retrouvée morte sur le campus, son petit ami, également étudiant, ayant avoué le crime. D’après les premières informations, une dispute liée à une grossesse non désirée aurait conduit à ce crime passionnel. La victime, enceinte de quatre mois, a été étranglée. Ce meurtre a mis en lumière les violences intra-campus et a suscité une onde de choc au sein de la communauté universitaire.
Les tragédies liées aux manifestations politiques
En février 2024, le Sénégal a traversé une période de turbulences politiques avec le report de l’élection présidentielle. Cette situation a entraîné des manifestations de grande ampleur, souvent réprimées violemment. C’est dans ce contexte que deux étudiants de l’UGB ont perdu la vie.


Le 9 février 2024, Alpha Yéro Tounkara, un étudiant en deuxième année de géographie, a été tué lors des manifestations politiques. Cheikh Ahmadou Bamba Diouf, président du club de géographie de l’université, a exprimé sa tristesse, soulignant le brillant parcours du défunt et la douleur de ses camarades.
Puis, le 21 février 2024, Prosper Senghor, étudiant en mathématiques, est décédé après avoir été blessé par une grenade lacrymogène au niveau de la poitrine. Malgré des efforts médicaux, il a succombé à ses blessures après plusieurs jours de coma. Ces deux décès, survenus en pleine crise politique, ont mis en lumière les risques encourus par les étudiants impliqués dans des manifestations.
L’angoisse des étudiants et des parents
Ces tragédies successives ont plongé la communauté universitaire dans une profonde angoisse. La sécurité des étudiants est désormais une préoccupation majeure. L’inquiétude est palpable, tant du côté des étudiants que des parents. De nombreuses familles vivent désormais avec la crainte d’envoyer leurs enfants à l’université, un lieu d’apprentissage et d’épanouissement qui est devenu une source d’angoisse.
Aujourd’hui, la question de la sécurité et du bien-être des étudiants est plus que jamais d’actualité. Si l’UGB reste un pôle d’excellence académique, les récentes tragédies rappellent l’urgence de mettre en place des mesures adaptées pour assurer la protection de ceux qui incarnent l’avenir du pays.
Momar Alice Niang, Emedia