Deux affaires d’usurpation de la signature du Premier ministre Ousmane Sonko ont récemment éclaté, mettant en lumière des tentatives de falsification au sommet de l’État.
La première, en août 2024, impliquait une fausse lettre attribuée à Sonko. Ce document frauduleux, portant son sceau et sa signature, a permis à un groupe de quatre individus – S. Mbaye, S. Sy, El M. Diallo et M. A. Bamanka – d’être reçus par le ministre des Affaires étrangères de la Libye. Ils espéraient initialement rencontrer le Premier ministre libyen pour discuter de projets de développement et de panafricanisme. Cependant, après vérification, les autorités sénégalaises ont découvert que la lettre ne provenait pas de la Primature. Informée, la Division des investigations criminelles (DIC) a immédiatement agi. S. Mbaye et S. Sy ont été arrêtés dès leur retour à l’aéroport de Dakar. Lors de leur interrogatoire, Mbaye a affirmé avoir été invité par Sy, qui aurait tout organisé. Sy, de son côté, a mis en cause un contact basé en Belgique, nommé Fany, qui lui aurait présenté l’opportunité. C’est finalement Bamanka, un Nigérian, qui aurait falsifié le document pour obtenir l’audience. Diallo, revenu au Sénégal un jour plus tard, a lui aussi été interpellé. Bamanka, quant à lui, serait resté en Libye, révèle Libération.
Plus récemment, le 3 mars, une autre fraude a été mise au jour. Une lettre signée au nom du Premier ministre demandait la nomination de Khardiata Tandian à un poste stratégique au sein du Fonds d’appui à l’investissement des Sénégalais de l’extérieur (FAISE). Après enquête, il s’est avéré que la signature était falsifiée. Identifiée, Tandian a été arrêtée par la DIC. Ancienne responsable juridique de l’Agence sénégalaise de promotion des exportations (Asepex), elle avait déjà été emprisonnée en 2023 pour trafic d’ordres de mission et de passeports de service, avant d’être libérée sous contrôle judiciaire. Moins de deux ans après, elle replonge dans une nouvelle affaire de fraude.
Ces incidents révèlent la recrudescence des tentatives de falsification de documents officiels, poussant les autorités à redoubler de vigilance.
Emedia