Mohamed, la trentaine, comparaissait devant le tribunal d’instance de Mbour pour violence à ascendant. Mais il doit sa peine d’avertissement à ses parents qui l’ont envoyé en prison et qui, à la barre, ont sollicité la clémence du tribunal.
Ce n’est jamais de gaieté de cœur qu’un parent envoie son enfant en prison, quelle que puisse être la gravité des faits qu’il ait commis. C’est le cas des parents de Mohamed qui était, jeudi, à la barre du tribunal d’instance de Mbour. À ses côtés, un homme meurtri, son père. «Mohamed est mon fils aîné. Non seulement il ne m’est d’aucune utilité, mais il me mène la vie dure. Il n’a aucun respect, ni pour moi ni pour sa mère. Il ne cesse de nous injurier chaque jour quand il rentre. Il ne peut même pas construire une chambre et ne se gêne à dormir dans celle de ses sœurs», a déclaré le père.
Le tribunal appelle sa mère présente dans la salle qui enfonce le clou. «Un jour, il m’a injuriée et a même menacé de me tuer. Affolée, j’ai dû quitter le foyer conjugal pour aller chez ma mère. Je ne sais pas ce qui arrive à mon fils qui était si gentil. Il arrivait parfois qu’il contribue à la dépense quotidienne», a- t-elle dit. «Personnellement, je n’ai jamais reçu de lui quelque chose et je n’attends rien de lui, sinon qu’il nous laisse tranquille. Je m’entends très bien avec sa mère. Nous n’avons jamais eu de problèmes. Ce n’est pas lui qui peut nous diviser», reprend le père tout furieux.
Mais dans cette affaire dramatique, il y a bien du cocasse quand vient l’heure de juger ce fils impétueux. «Je pense bien que le condamner à cinq ans de prison va vous libérer de lui et vous allez souffler. Qu’en dites-vous ?», demande le Président au couple avec une teinte d’humour. Le père répond que son vœu ce n’est pas d’envoyer son enfant en prison mais seulement de l’éduquer. «Nous ne sommes pas là pour éduquer mais pour juger», reprend le Président qui donne la parole à la mère du prévenu. «Je pense que deux mois de prison pourront le calmer», a-t-elle dit. Le prévenu a été condamné à une peine de trois ans de prison avec sursis.
Aboubakry KANE (Correspondant à Mbour)
J’ai assisté à un cas pareil au Palais de justice,un jour. C’est ici toute l’importance des médiations/conseils dans les commissariats et brigades mais bon kou yarouwoul mounoul yarré.